"Personne ne peut aujourd'hui m'empêcher d'être candidat". François Fillon n’a pas l’intention d’abandonner, il l’a de nouveau martelé dimanche soir sur le plateau du JT de France 2, quelques heures après avoir réuni plusieurs dizaines de milliers de soutiens au Trocadéro, à Paris. Malgré les défections et les pressions d’une partie des élus Les Républicains, le Sarthois estime conserver toute sa légitimité.
Envers et contre tous. Depuis plusieurs jours, son entêtement prouve qu’il résiste très bien à la pression, même s’il accepte de discuter. François Fillon se rendra lundi soir au comité politique du parti, un comité politique qui se réunit dans l’urgence "pour évaluer la situation" mais qui, théoriquement, n’a aucun pouvoir. "Il nous rejoue fort Chabrol", peste l’un de ses membres [en référence à Jules Guérin qui, sous la menace d’une arrestation, resta retranché plus d’un mois dans un immeuble de la rue Chabrol à Paris, ndlr]. Un autre lâche : "Il faut envoyer le GIGN".
Que reste-t-il du plan B ? Et le GIGN de la droite, à ses yeux, c’est Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République reste discret, il a dit à François Fillon que la campagne en pouvait pas continuer comme ça et pourtant, l’un de ses lieutenant, François Baroin, était dimanche au Trocadéro pour afficher son soutien au candidat. Quant à Alain Juppé, il doit s’exprimer lundi matin. Il avait fait savoir qu’il ne se défilerait pas, à condition que François Fillon se retire de lui-même.
"Si les électeurs de la primaire avaient voulu d’Alain Juppé, ils auraient voté pour Alain Juppé", a taclé François Fillon dimanche soir sur France 2. Une manière de délégitimer ce plan B. "On va rester avec Fillon candidat", confie un cadre dépité.