"Nos amis anglais ne peuvent pas avoir le sourire de la crémière". François Hollande et David Cameron ont rendez-vous jeudi à Amiens pour évoquer le référendum britannique ainsi que la crise des migrants de Calais. Dans une interview au quotidien britannique Financial Times, le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a prévenu, "en cas de Brexit, la France ne retiendra plus les migrants à Calais". Des propos que rejoint Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat. Invité de Jean-Pierre Elkabbach jeudi matin sur Europe 1, il a en effet assuré : "Emmanuel Macron a raison. Nos amis anglais ne peuvent pas avoir le sourire de la crémière et puis le beurre et tutti quanti. Soit on est dans l’Europe et on joue la solidarité, soit on est en dehors et je ne vois pas pourquoi on supporterait la solidarité pour nos amis anglais. Il faut faire des choix et la vie, ce sont des choix clairs".
"Le Brexit n'est pas une petite chose". Interrogé sur la possibilité d'un éventuel Brexit, le sénateur de Vendée a expliqué que "le Brexit ce n’est vraiment pas pour moi une petite chose. Vous n’avez que deux pays en Europe qui ont une vraie armée capable de projeter des forces à l’extérieur, c’est la France et le Royaume-Uni", a-t-il affirmé. L'Europe doit donc s'organiser et notamment en ce qui concerne le sort des migrants. "Il faut que l’Europe s’organise. L’an dernier, c’est un million de migrants qui sont entrés sur le sol européen et ce sera encore plus cette année", a-t-il ainsi affirmé sur Europe 1.
"La France et l'Allemagne doivent être les leaders". Et pour lui, c'est à la France et à l'Allemagne de tenir les rênes de l'Europe car "l'Europe se disloque et elle n’est plus que chaos, elle se divise sur le sujet. Il faut retrouver le sens du leadership en Europe et il faut que la France et l’Allemagne assument ce rôle. François Hollande et Angela Merkel vont se rencontrer vendredi et il faut qu’ils prennent une initiative. Il ne faut pas que chaque pays redéfinisse ses propres frontières mais il faut une frontière de l’Europe bien dessinée avec des moyens, des garde-côtes, etc. Et il faudra reconduire les immigrés et les réfugiés, ce n’est pas possible autrement", a dit Bruno Retailleau.
Le président du Conseil régional des Pays de la Loire a également félicité le geste des Britanniques qui ont annoncé mercredi qu'ils allaient ajouter 20 millions d'euros aux 60 déjà engagés dans l'aide à la France concernant la crise des migrants de Calais. "Tout geste de solidarité sera le bienvenu", a-t-il assuré.