Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé lundi qu'un "dispositif de sécurité inédit" serait déployé mardi pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites avec "13.000 policiers et gendarmes, dont 5.500 à Paris". Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur a appelé "dans cette période de violence (...) solennellement chacun et chacune au calme" et évoqué la venue possible à Paris mardi de "plus de 1.000 éléments radicaux, dont certains venus de l'étranger et d'autres étaient présents à Sainte-Soline ce week-end".
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Des actions violentes possibles dans plusieurs villes
Gérald Darmanin a ajouté que ces personnes "issues de l'ultra-gauche et de l'extrême gauche" pourraient aussi "mener des actions à Lyon, Rennes, Nantes, Dijon et Bordeaux", des villes où les manifestations ont été émaillées jeudi dernier de nombreuses violences. Ces personnes "tentent de prendre en otage les cortèges syndicaux", a-t-il déploré. "Ils viennent pour casser, pour tuer des policiers et des gendarmes (...) pour déstabiliser les institutions et mettre la France à feu et à sang".
Le renseignement anticipe des actions violentes mardi
La neuvième journée de mobilisation - la première post-49.3 - a été marquée par des violences en marge des cortèges. Ce mardi, dans une note du renseignement qu'Europe 1 s'est procurée, le ministère de l'Intérieur s'inquiète de la montée en puissance de la jeunesse, des jeunes qui sont entrés dans le mouvement. Jeudi dernier, ils étaient 30.000 partout en France, et ce mardi, leur participation pourrait doubler, voire tripler, alerte le renseignement dans un document sur les éléments violents attendus dans les manifestations.
Les policiers redoutent aussi la radicalisation de certains adhérents des organisation syndicales tentés de rejoindre des mouvements citoyens ou des groupuscules violents. Leur objectif affiché est d'épuiser les forces de l'ordre. Casseurs, ultra-gauche, anti-tout violents... Des incidents graves sont anticipés dans une cinquantaine de villes. Des blocages et des actions coup de poing pourraient être organisés devant les établissements scolaires ou sur les grands axes routiers, et ils devraient commencer très tôt, à partir de 5 heures du matin.
Le ministre a affirmé que ses services anticipaient pour mardi "des risques très importants à l'ordre public" et fait état d'un "contexte d'ultraviolence" pour justifier le déploiement d'un dispositif de maintien de l'ordre "inédit". Lors de la précédente journée de mobilisation intersyndicale jeudi dernier, 12.000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés, dont 5.000 à paris.
47 gendarmes blessés dans les affrontements à Sainte-Soline
Gérald Darmanin a dressé un bilan des manifestations contre la réforme des retraites depuis le 16 mars : "114 actes de vandalisme contre des permanences, 128 contre des bâtiments publics, 2.179 incendies volontaires, 891 policiers et gendarmes blessés".
A Saintes-Soline dans les Deux-Sèvres où la manifestation non autorisée contre des retenues d'eau a donné lieu samedi à de violents affrontements avec les gendarmes, le ministre a affirmé qu'il avait été dénombré "200 personnes connues des services, dont de nombreux fichés S parmi le millier de radicaux" présents. Il a dit avoir "une pensée pour les deux hommes (des manifestants) qui ont leur pronostic vital engagé" blessés grièvement. Il a rappelé que 47 gendarmes avaient été également blessés samedi dans les Deux-Sèvres.