Ce mercredi à 10 heures, Elisabeth Borne reçoit les leaders des huit principaux syndicats à Matignon, à la veille de la onzième journée de mobilisation interprofessionnelle. Le gros morceau de la discussion, c’est la réforme des retraites, puisque l’exécutif s’est dit prêt à aborder tous les sujets. Mais la Première ministre entend aussi ouvrir un chapitre moins conflictuel, en présentant à ses convives les contours de la future loi sur le plein emploi, envisagée pour l’été. Le problème, c’est qu’elle n’aura sans doute pas le temps de le faire.
"Elle bouge sur les retraites, sinon on sort"
Les leaders de l’intersyndicale ont défini leur feuille de route lors d’une réunion, mardi après-midi. Le mot d’ordre est simple : "Elle bouge sur les retraites, sinon on sort". Concrètement, cela veut dire que si la Première ministre ne rouvre pas les négociations sur les 64 ans, les membres de l’intersyndicale vont lever le camp. Comme Elisabeth Borne a laissé entendre que le gouvernement n’envisage ni retrait, ni pause de la réforme, le scénario paraît cousu de fil blanc.
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Ce qui est plus incertain, c’est l’effet que peut produire ce statu quo attendu sur la mobilisation de jeudi. Soit il galvanise les troupes syndicales, soit au contraire, c’est la lassitude qui s’installe. Dans ce cas, un nouveau recul de la mobilisation pourrait se faire ressentir, après la journée en demi-teinte du 28 mars. De son côté, le gouvernement aura au moins donné l'impression de renouer le dialogue. Mais il n’échappera pas aux images dévastatrices de Sophie Binet, la nouvelle n°1 de la CGT, et Laurent Berger, en colère, sur le perron de Matignon.