"Nous maintiendrons l’âge minimal de départ à la retraite à 62 ans", a assuré Édouard Philippe mercredi, en dévoilant le contenu de la réforme des retraites. Mais avec la mise en place d'"un âge d'équilibre" fixé à 64 ans en 2027 et "un système de bonus-malus", a-t-il toutefois nuancé. Le gouvernement reprend ainsi à son compte les préconisations du rapport de Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites. "La seule solution est de travailler un peu plus longtemps", a estimé le locataire de Matignon.
Dans les minutes qui ont suivi ces annonces, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a estimé que "la ligne rouge [était] franchie" avec la mise en place d'un âge d'équilibre à 64 ans.
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Quelles générations concernées par la réforme ?
La génération 2004 qui aura "18 ans en 2022" intégrera directement le nouveau système. À rebours, les Français nés avant 1975 "ne seront pas concernés" par la réforme, a détaillé Édouard Philippe, qui s'exprimait devant le Conseil économique et social. Pour les autres, "la transition sera très progressive" a-t-il ajouté, assurant que "toute la partie de carrière effectuée jusqu'à 2025 donnera lieu à une retraite calculée sur les anciennes règles" et que "seules les années travaillées à partir de 2025 seront régies par le système universel".
Assurer la trajectoire financière
Le "retour à l'équilibre financier" sera confié aux partenaires sociaux, a-t-il indiqué, en appelant à "ne pas fuir nos responsabilités en renvoyant au-delà du quinquennat les mesures nécessaires". "Si les partenaires sociaux s'entendent sur une telle trajectoire, le gouvernement la prendra à son compte", a ajouté le Premier ministre, qui a annoncé "dès l'année prochaine" la mise en place d'"une gouvernance" qui "leur confiera les principaux leviers", afin de "prendre des décisions qui seront mises en oeuvre dès le 1er janvier 2022.