La date du 5 décembre approche, et elle occupe une bonne partie des esprits de la classe politique. Ce jour-là aura lieu une grande grève interprofessionnelle pour s’opposer à la réforme des retraites voulue par le gouvernement. L’occasion pour tous de se positionner par rapport au projet gouvernemental, consistant à mettre en place un système par points, ce qui implique la fin de tous les régimes spéciaux. "Le gouvernement se trompe de réforme parce qu’il s’est trompé de diagnostic", a asséné lundi sur Europe 1 Eric Woerth, le président LR de la commission des finances l’Assemblée nationale.
En clair, Eric Woerth soutient la fin des régimes spéciaux, mais pas la réforme globale. "Le système de retraites n’est pas si injuste, bien au contraire. Il est plutôt relativement juste", a affirmé le député de l'Oise. "Mais il y a deux éléments qui sont extrêmement injustes à l’intérieur ce système de retraites, sur lesquels des efforts ont été faits depuis des années et qui doivent être terminés. Au fond, le gouvernement doit terminer le travail."
Alors quels sont ces deux points injustes : "c’est les régimes spéciaux de RATP, de la SNCF et de quelques-uns. Ça coûte 5-6 milliards d’euros aux contribuables et ça n’est pas possible", a estimé Eric Woerth. "Il faut juste que les gens partent à la retraite à peu près normalement, comme tous les autres. Et puis qu’il y ait un régime universel de pénibilité qui vienne dire à tout le monde, quel que soit sont métier, quel que soit son statut : 'tu pourras partir plus tôt parce qu’il y a des raisons objectives'",a-t-il complété.
Voici pour la première injustice. "Le deuxième point, c’est la différence entre le secteur public et le secteur privé. C'est-à-dire entre les fonctionnaires et le privé", a complété Eric Woerth. "Nous, on avait augmenté le taux de cotisation des fonctionnaires parce qu’ils payaient leur retraite trois poins moins cher pendant dix ans. Aujourd’hui, c'est le même taux de cotisation et ça c’est un point très important."