Un samedi matin amer pour les oppositions et les syndicats. Quelques heures seulement après la décision du Conseil constitutionnel, qui a validé l'essentiel du texte de la très contestée réforme des retraites, le chef de l'État a officiellement promulgué la loi. L'intersyndicale n'a pas attendu pour décider d'une nouvelle journée de mobilisation, qui se fera le lundi 1er mai, jour de la fête nationale du Travail. Au micro d'Europe 1, Marylise Léon dénonce "les dangers de cette promulgation précipitée".
Prochaine mobilisation fixée au 1er mai
"L'intersyndicale avait une volonté d'apaiser les choses, de pouvoir continuer le dialogue avec notamment la possibilité de remettre la loi en discussion au Parlement. Mais le président en a décidé autrement. C'est très regrettable mais ça ne veut pas dire pour autant que la partie est finie", défend-t-elle. La secrétaire générale adjointe de la CFDT évoque notamment en ce sens la possibilité d'un référendum d'initiative partagée, qui doit être encore examiné par le Conseil constitutionnel.
Mais c'est surtout au 1er mai que les syndicats comptent revenir en force. "C'est deux ans de plus pour tous ceux qui déjà n'arrivaient pas à aller au bout de leur carrière ; parce qu'ils sont fatigués, parce que les conditions de travail sont difficiles. Donc je leur dis rendez-vous le 1er mai 2023 pour avoir une fête du travail à l'image de ces trois mois de mobilisation", déclare Marylise Léon.
Des mesures sociales censurées
Autre point de regret pour la secrétaire adjointe de la CFDT : la censure des mesures sociales présentes dans le texte. Celles-ci, qui concernaient les seniors ou encore la pénibilité, étaient proposées pour contrebalancer la dureté du report de l'âge de départ à la retraite. "Tout ça a été censuré. Donc on est vraiment dans une réforme des finances publiques et dont la facture est adressée au seul travailleur en disant 'vous travaillerez deux ans de plus et voilà, circulez, il n'y a rien à voir'", peste-t-elle.
La CFDT, de concert avec les sept autres organisations syndicales, souhaite à l'avenir "parler de travail et pas de retraite" sans se plier à "un agenda politique" mais la "séquence retraites" est pour le moment loin d'être terminée.