L'annonce n'était pas attendue, samedi après-midi. En pleine crise du coronavirus, le Premier ministre Edouard Philippe s'est rendu à l'Assemblée nationale pour engager la responsabilité de son gouvernement et faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites, via l'article 49-3 de la Constitution. Le projet de loi sera considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les 24 heures, est votée par l'Assemblée nationale.
"C'est une volonté de passer en force", a réagi le député LFI François Ruffin, présent dans l'hémicycle au moment de la déclaration du chef du gouvernement. "On est passés en force, par-dessus l'avis des Français puisqu'il y a les deux tiers des Français qui, dans les sondages, sont opposés à cette réforme des retraites", estime d'abord le parlementaire.
"Il s'agit de passer en force par-dessus l'Assemblée"
"On est passés en force par-dessus l'avis du Conseil d'Etat", ajoute le député. "On est passés en force par-dessus les syndicats, et maintenant il s'agit de passer en force par-dessus l'Assemblée, à qui on avait déjà imposé une procédure accélérée, alors qu'il n'y avait pas d'obligation de terminer l'examen avant les municipales..."