C'est un âge autour duquel pourrait se cristalliser toutes les tensions. Alors que Jean-Paul Delevoye présentait jeudi aux partenaires sociaux, puis au Premier ministre Édouard Philippe ses propositions qui doivent servir de base à la réforme des retraites, dont l'application doit se faire au 1er janvier 2025, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a fustigé au micro d'Europe 1 la mesure phare de ce rapport : la mise en place d'un "âge d'équilibre" de départ à la retraite fixé à 64 ans, accompagné d'un système de décote-surcote.
"C'est l’enfumage de Monsieur Delevoye !", s'insurge le chef de fil de la Confédération Générale du Travail. "On ne change pas l'âge légal de 62 ans, mais si on part [à 62 ans, ndlr] on aura une décote. Alors que le niveau des pensions est déjà très bas, on va encore avoir moins', déroule-t-il, avant de tacler : "De fait, pour essayer de vivre à peu près, il faudra partir à 64-65 ans, ou plus. Donc, c'est de l'enfumage !".
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Comme FO, la CGT prévoit déjà de se mobiliser en septembre contre la réforme, et il semble que les propositions du haut commissaire sur le futur "système universel" des retraites ne font que renforcer cette conviction. "Nous avons joué le jeu", déplore Philippe Martinez. "Nous avons fait des propositions, mais aucune n'a été retenue. Si on n'est pas d'accord avec ce gouvernement on nous écoute, mais on ne nous entend pas ! Le message que l'on veut faire passer aux salariés, c'est qu'il faut se mobiliser".