Doucement, mais sûrement pour la bataille contre la réforme des retraites. Le groupe Liot espère bien abroger la loi le 8 juin prochain. La proposition de loi de Liot vise surtout à supprimer le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. La majorité s'interroge sur la manière de contrer ce texte. S'ils vont au vote, les députés macronistes prennent le risque de perdre.
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L'obstruction parlementaire ?
Pour empêcher le vote, la majorité mise tout sur l'article 40 de la Constitution, jugeant la proposition de loi de Liot irrecevable financièrement, malgré un premier rejet du bureau de l'Assemblée nationale. "En abrogeant la disposition, qui était le report de l'âge légal de 62 à 64 ans, la proposition de loi de Liot crée une charge supplémentaire, et non des moindres, pour les finances publiques, estimées à environ 15 milliards. Donc, il n'y a pas d'ambiguïté sur l'irrecevabilité", explique Aurore Bergé, cheffe des députés Renaissance.
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Néanmoins, il revient au président de la commission des finances de juger si la proposition est bien anticonstitutionnelle. Ce président n'est nul autre que l'insoumis Eric Coquerel, qui devrait, sans véritable suspense, valider l'initiative du groupe Liot. Face à cette impasse, la majorité prévoit d'autres stratégies, comme l'obstruction parlementaire contre la volonté du gouvernement, qui a toujours dénoncé les oppositions utilisant cette méthode.