Le Premier ministre Édouard Philippe rencontrera le 7 mai les syndicats de la SNCF. Objectif : trouver une issue à la grève contre la réforme ferroviaire. Cet entretien est-il un début de recul du gouvernement ? "Pas du tout", assure Édouard Philippe, invité exceptionnel de la Matinale de Patrick Cohen, sur Europe 1 jeudi. "J’ai indiqué dès le début de la réforme qu’il y a des sujets clairs et qui ne peuvent pas faire l’objet de discussions : l’ouverture à la concurrence, la réorganisation de l’entreprise, le recrutement au statut", a indiqué le Premier ministre.
Une loi largement adoptée par l'Assemblée. Il se défend toutefois d'avoir refusé la négociation avec les syndicats sur la réforme ferroviaire. "On a discuté des modalités. On a tellement discuté que le texte, qui était prévu comme une ordonnance, a été un texte débattu sur le fond à l’Assemblée et adopté par une très large majorité", indique Édouard Philippe. "Le 7 mai, je ne vais pas dire qu'une loi a été votée mais qu'on va s'asseoir dessus. Cette loi, telle qu'elle est rédigée, a reçu l'assentiment de 454 députés sur 577", rappelle le chef du gouvernement.
Reprise de la dette. Pour autant, "il y a encore beaucoup de choses à discuter", nuance le Premier ministre. "Il faut discuter des moyens de rendre la SNCF plus efficace opérationnellement. Comment est-ce qu'on fait pour développer la polyvalence des métiers ? Comment est-ce qu'on fait pour mieux organiser le travail dans l'entreprise ? Ce sont des sujets sur lesquels toutes les entreprises doivent s'interroger le moment venu." Édouard Philippe l'assure : "il y a des questions qui restent en discussions".
Entre autres sujets, il sera bien question le 7 mai de la reprise de la dette de la SNCF par l'État. "Comment on va l'organiser ? Quel montant ? Quelles modalités ? Tout ça, ce sont des questions importantes car elles conditionnent la fiabilité de la SNCF. Les syndicats savent que, sur ce sujet, ma main a toujours été tendue et elle a toujours été très ferme." Estimant que "la finance magique, cela n'existe pas", Édouard Philippe souligne que la reprise de la dette de la SNCF va alourdir celle de l'État. Au total, chaque foyer fiscal portera 1.300 euros de dette de la SNCF. "C'est donc un problème sérieux", reconnaît le Premier ministre et par conséquent, "les Français sont en droit d'être exigeants" vis-à-vis du groupe ferroviaire, qui doit être plus performant et cesser d'être déficitaire.
EN VIDÉO - Edouard Philippe tacle la "nuance et la mesure" de Laurent Wauquiez :