La situation empire de jour en jour dans la bande de Gaza. Alors que plus de 12.300 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre et l'attaque terroriste du Hamas en Israël, les vivres et l'aide humanitaire se réduisent sur ce territoire, où vivent plus de deux millions de personnes. Face à ce constat, l'ONU a réclamé pour la première fois vendredi "un cessez-le-feu humanitaire". Une idée à laquelle s'oppose l'ancien Premier ministre Manuel Valls. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ Cnews/ Les Échos, il considère qu'"un cessez-le-feu, c'est donner la main au Hamas".
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Pour l'homme politique, Israël doit poursuivre les opérations "puisqu'il faut en finir avec cette organisation islamiste, le Hamas. Ce qui s'est passé début octobre en Israël est majeur [...] : on a tué des Juifs parce qu'ils étaient juifs, des civils, des femmes, des enfants, des vieillards, des soldats... On les a violés, décapités, dans des conditions tout à fait effrayantes. Cela oblige l'État d'Israël à réagir, évidemment dans des conditions très difficiles. C'est très difficile pour Tsahal, pour l'armée israélienne, mais il n'y a pas d'autre solution que d'en finir avec le Hamas", insiste l'ancien Premier ministre.
"Un cessez-le-feu serait vécu par le Hamas comme une victoire"
"La mort d'un Israélien, la mort d'un Palestinien, la mort d'un être humain est forcément toujours un drame. Pas de deux poids, deux mesures. Je comprends toutes les sensibilités face à l'horreur des conséquences de la guerre", souligne Manuel Valls, qui considère qu'il y a "une confusion entre cessez-le-feu et pause humanitaire". "Je pense que le cessez-le-feu, quand on comprend ce concept, c'est donner la main au Hamas. Un cessez-le-feu serait vécu par cette organisation terroriste comme une victoire", analyse-t-il.
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Si Emmanuel Macron a également affirmé, en ouverture de la conférence humanitaire organisée le 8 novembre dernier à Paris, qu'il fallait "œuvrer à un cessez-le-feu", Manuel Valls considère qu'il "peut y avoir des pauses humanitaires de plusieurs heures [pour permettre l'entrée] de l'aide humanitaire, alimentaire, de l'électricité, de l'essence, et surtout permettre d'évacuer les civils, car ça doit être une priorité". Mais selon lui, un cessez-le-feu serait "prématuré, et c'est pour ça que les Américains et les Israéliens y sont opposés", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.