Le Rassemblement national, Les Républicains et Debout la France ont dénoncé lundi l'approbation du Pacte mondial sur les migrations des Nations unies par quelque 150 pays réunis en conférence intergouvernementale à Marrakech (Maroc), dont la France. Paris était représenté par le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.
Une "ignominie immigrationniste" pour Marine Le Pen. "Dans l'opacité totale, la France vient d'adopter formellement, à Marrakech, le Pacte de Marrakech. À nouveau, les Français sont tenus à l'écart d'une décision qui va changer à jamais le visage de notre pays. Pour notre gouvernement, le peuple est quantité négligeable", a critiqué la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen sur Twitter. "La mobilisation contre cette ignominie immigrationniste qu'est le Pacte de Marrakech doit se poursuivre : ce que des oligarques méprisants ont fait, le peuple français peut le défaire !", a-t-elle ajouté.
La mobilisation contre cette ignominie immigrationniste qu’est le #PacteDeMarrakech doit se poursuivre : ce que des oligarques méprisants ont fait, le peuple français peut le défaire ! MLP #Marrakechhttps://t.co/YIUqmeiMPB
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 décembre 2018
Un engagement pris "en catimini". "Une nouvelle fois, en pleine crise politique et alors que la pression migratoire est forte, Emmanuel Macron n'a rien voulu entendre. En signant ce pacte, le message envoyé aux centaines de millions de migrants potentiels est 'venez !'. Dévastateur", a réagi le député LR Julien Aubert, également sur Twitter. "Ce pacte a été présenté comme juridiquement non contraignant. Il demeure néanmoins un texte qui promeut un appel d'air migratoire et le multiculturalisme", a dénoncé la porte-parole de LR Lydia Guirous lors d'un point-presse. "Il est intolérable que la France s'engage en catimini sur ce sujet au moment où les Français, notamment à travers la mobilisation des gilets jaunes, réclament d'être entendus et que leur voix porte d'avantage", a-t-elle ajouté.
#PactedeMarrakech. Une nouvelle fois, en pleine crise politique et alors que la pression migratoire est forte, @EmmanuelMacron n'a rien voulu entendre. En signant ce pacte, le message envoyé aux centaines de millions de migrants potentiels est « venez ! ». Dévastateur.
— Julien Aubert (@JulienAubert84) 10 décembre 2018
Une lettre au chef de l'Etat. Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti avait dénoncé lundi matin sur France 2, avant même l'approbation à Marrakech, un "véritable scandale démocratique", réclamant "un vrai débat devant le pays et l'Assemblée nationale" sur ce texte qui va selon lui "à terme enlever des prérogatives de souveraineté". Eric Ciotti avait adressé le 7 décembre, avec sa collègue Véronique Louwagie, une lettre au président de la République lui demandant de ne pas signer le pacte. Elle était cosignée par 55 autres députés LR, dont deux vice-présidents de LR (Damien Abad et Guillaume Peltier), la secrétaire générale du parti Annie Genevard et Isabelle Valentin, la députée de Haute-Loire dont Laurent Wauquiez est le suppléant.
Le président de DLF Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé dans un communiqué "l'omerta" de l'exécutif sur ce texte, qui à ses yeux "encourage l'immigration et dépossède les Etats de la maîtrise de leur politique migratoire". Le Pacte sur les migrations doit encore faire l'objet d'un ultime vote de ratification, le 19 décembre à l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Non contraignant, il recense des principes et des droits déjà existants (défense des droits de l'Homme, des enfants) et formule 23 objectifs pour aider les pays à faire face aux migrations, en facilitant l'information, l'intégration des migrants, l'échange d'expertises.