L'avocat Robert Bourgi, qui avait offert des costumes à François Fillon lors de la campagne présidentielle de 2017 avant de s'en prendre au candidat malheureux par voie de presse, a été suspendu de l'ordre de la Légion d'honneur. La suspension, pour une durée de cinq ans, a été prise par un décret du président de la République daté de vendredi et publié dimanche au Journal officiel. Selon le décret présidentiel, il est désormais interdit au Franco-libanais d'exercer "des droits et prérogatives attachés à sa qualité de légionnaire", ainsi que "de porter les insignes de toute décoration française ou étrangère ressortissant à la grande chancellerie de la Légion d'honneur".
Élevé chevalier par Nicolas Sarkozy. Robert Bourgi, avocat considéré par d'aucuns comme sulfureux pour être réputé proche de la droite française et des réseaux de la Françafrique, avait été élevé chevalier de la Légion d'honneur en 2007 par le président de l'époque, Nicolas Sarkozy. Il avait fait l'objet d'une interdiction d'exercer sa profession d'avocat pendant un an, dont six mois avec sursis, prononcée fin 2018 par le Conseil de l'Ordre du barreau de Paris : il lui avait notamment été reproché le "manquement aux principes essentiels de la profession d'avocat", visant les "propos violemment hostiles et insultants" que Robert Bourgi a tenus sur l'ex-candidat à la présidentielle François Fillon.
Un "coup" monté par Robert Bourgi. Dans deux documentaires sur François Fillon, Robert Bourgi revenait sur son cadeau empoisonné au candidat de la droite, des costumes Arnys d'une valeur de 13.000 euros. Cette affaire avait jeté un peu plus l'opprobre sur François Fillon, alors déjà englué dans le "Penelopegate". Robert Bourgi y expliquait qu'il avait "préparé (son) coup". "Nicolas Sarkozy me dit 'Ça va Robert ? Je te trouve bizarre ?' (...) Et j'ai eu cette phrase, j'ai dit : 'Je vais le niquer. Il ne s'en remettra pas'". La veille de la révélation de l'affaire des costumes par le Journal du dimanche, le 11 mars 2017, François Fillon avait appelé Robert Bourgi, lequel avait démenti être l'auteur de la fuite. "Je sais mentir quand il le faut. Je savais que l'homme était déjà atteint. Il était terrorisé", avait raconté Robert Bourgi dans l'un des documentaires.