"Le gouvernement fait le pari de la réforme de l'assurance-chômage, et on le soutient : ces gens vont retrouver de l'emploi", affirme Roux de Bézieux

Le "patron des patrons" soutient la réforme et appel à faire un bilan de cette dernière "d'ici deux ans". 3:45
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Ugo Pascolo , modifié à
Invité de la matinale d'Europe 1 lundi dans un débat face au secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, le "patron des patrons" Geoffroy Roux de Bézieux a défendu la réforme de l'assurance-chômage, dont le premier volet entre en vigueur ce vendredi 1er novembre. 
INTERVIEW

Sa position est claire : le travail doit toujours être plus intéressant financièrement que le chômage. Sur Europe 1 lundi matin face à Laurent Berger, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a défendu la réforme de l'assurance-chômage. Alors que la première salve de nouvelles mesures entre en vigueur ce vendredi 1er novembre, avec notamment un durcissement de l'accès à l'allocation, le "patron des patrons" est d'avis "d'essayer cette réforme" : "Le gouvernement fait le pari, et on le soutient : ces gens vont retrouver de l'emploi".

"J'ai vu des dizaines de chefs d'entreprises la semaine dernière, plutôt des TPE et des PME, et ils ont tous un point commun : ils n'arrivent pas à recruter", affirme le "patron des patrons" au micro d'Europe 1. "Cette réforme aura effectivement une conséquence forte si les demandeurs d'emploi ne trouvent pas rapidement de l'emploi". 

"On a fait le même type de réforme il y a 10 ans en Allemagne et le chômage a baissé"

"Le système faisait qu'il y avait des stratégies d'optimisation, dans 20% des cas on gagnait plus en alternant des périodes de travail souvent en intérim et le chômage", ajoute Geoffroy Roux de Bézieux, avant que Laurent Berger le coupe pour préciser que l'étude à laquelle il fait référence a été infirmée. "Il faudra faire le bilan d'ici deux ans", enchaîne ensuite le président du Medef. "On a fait le même type de réforme il y a 10 ans en Allemagne et le chômage a baissé. Mais, 'comparaison n'est pas raison'", tempère-t-il.

Alors que Laurent Berger estime que cette première série de mesures, qui sera suivi d'une seconde salve le 1er avril 2020, est une "punition pour les demandeurs d'emploi", le "patron des patrons" voit, lui, l'opportunité de faire baisser le chômage structurel : "En France, il est à 8%, alors que d'autres pays comparables arrivent à le faire baisser à 3-4%. On ne peut pas se contenter de dire depuis 15 ans que le chômage minimum en France est de 8 ou 9%, c'est inacceptable". Et de conclure,  "On est le seul pays d'Europe, avec le Danemark, à avoir un niveau d'indemnités aussi élevé."