Jeudi, en fin d'après-midi, Édouard Philippe s'est entretenu avec François de Rugy, mis en cause pour des dîners privés fastueux et des travaux onéreux dans son appartement de fonction. À l'issue de ce rendez-vous, les services du Premier ministre ont indiqué que François de Rugy ne voulait laisser "aucun doute" et qu'il "s'engageait à rembourser chaque euro contesté". Le ministre de la Transition écologique, sous le feu des critiques depuis ces révélations, reste donc en poste.
Édouard Philippe a par ailleurs demandé "une inspection" au sujet des travaux dans le logement de fonction de François de Rugy, révélés par Mediapart. François de Rugy est également prêt à soumettre les frais à des "autorités de contrôle" de l'Assemblée.
Rugy "a conscience de l'émotion légitime de nos concitoyens"
Le ministre et le chef du gouvernement "sont convenus ensemble de la nécessité de répondre à toutes les questions que se posent légitimement les Français", a précisé Matignon. Le ministre de la Transition écologique "a conscience de l'émotion légitime de nos concitoyens face à la polémique et ne veut laisser perdurer aucun doute", ajoute-t-on de même source. Dans cette perspective, des "vérifications" vont être entreprises, assurent les services du Premier ministre.
Le ministre d'Etat est dans la tourmente depuis que Mediapart a revélé mercredi l'organisation d'une dizaine de dîners fastueux à l'Assemblée, puis des travaux dans son logement de fonction à l'Hôtel de Roquelaure pour un montant de 63.000 euros.
Mediapart a aussi révélé mercredi soir que la directrice de cabinet de François de Rugy, Nicole Klein, avait occupé un logement HLM à Paris depuis 2001 et l'avait conservé de 2006 à 2018 alors qu'elle n'habitait plus la capitale. François de Rugy a d'ailleurs mis fin, dès jeudi matin, aux fonctions de Nicole Klein.
"Une inspection" débutera dès vendredi
À la demande du Premier ministre, "une inspection" débutera dès vendredi afin de s'assurer que les travaux entrepris dans le logement de fonction ministériel de François de Rugy se sont conformés au "respect des règles" et "au principe d'exemplarité", a annoncé Matignon. Le ministre de la Transition écologique s'est par ailleurs dit prêt à soumettre à "une autorité de contrôle de l'Assemblée" nationale les frais engagés pour des dîners lorsqu'il en était président.
Dans un communiqué, l'actuel président de l'Assemblée Richard Ferrand a indiqué avoir "missionné le Secrétaire général de l'Assemblée et de la Présidence pour examiner et vérifier cette situation". "M. François de Rugy sera invité à s'expliquer dans le cadre de cette démarche dans les prochains jours", a ajouté Richard Ferrand en précisant que serait peut-être sollicité le "concours de la déontologue de l'Assemblée", comme le demandent plusieurs députés de la majorité ou de l'opposition.
"Si la moindre ambiguïté persistait à la suite du travail de vérification", François de Rugy "s'engage à rembourser chaque euro contesté", a souligné Matignon. François de Rugy est resté près d'une heure trente à Matignon jeudi après-midi après avoir écourté plus tôt une visite dans les Deux-Sèvres, ce qui avait alimenté des rumeurs de démission.