Les Levalloisiens sont venus nombreux jeudi soir dire "au revoir" aux époux Balkany, qui ont annoncé ces derniers mois qu'ils ne se représenteraient pas aux municipales de mars. Isabelle Balkany, maire par intérim depuis l'incarcération de son mari, avait prévenu la veille qu'elle présiderait elle-même le conseil et que son mari se reposerait. Maire Les Républicains de cette ville depuis plus de trente ans, Patrick Balkany est sorti de la prison de la Santé mercredi, amaigri et visiblement fatigué, après cinq mois de détention pour fraude fiscale et blanchiment aggravé.
La lettre de Patrick Balkany aux Levalloisiens
Jeudi soir, l'hôtel de ville de Levallois ressemble à un théâtre. Les gradins supérieurs réservés au public sont plein. Isabelle Balkany, 72 ans, vêtue d'un pull blanc, s'avance, applaudie par une bonne partie du conseil municipal. "Merci de votre présence, elle est formidable", lance-t-elle.
Entre les murs boisés et les tentures, Isabelle Balkany ouvre la réunion en lisant une lettre écrite par son époux de 71 ans dans laquelle il raconte son "histoire d'amour" avec cette ville. Il dresse aussi son bilan après cinq mandats : "En quatre décennies, nous avons ensemble bâti une ville solidaire et prospère. Nous n'avons cessé d'améliorer le cadre de vie des Levalloisiens." Il termine sa lettre par un "Je vous aime, et je vous aimerai toujours".
"J'ai pas vraiment été maire pendant longtemps mais ça m'a bien plu"
Isabelle Balkany ne se prive pas de malmener l'opposition, remercie ses adjoints et les habitants. "J'ai pas vraiment été maire pendant longtemps mais ça m'a bien plu", confie-t-elle. Après deux heures de représentation, Isabelle Balkany tire définitivement sa révérence : "Je voudrais vous remercier", lance-t-elle. La pièce se termine comme elle a commencé, sous les applaudissements.
Patrick Balkany a été condamné en première instance en septembre et octobre à quatre ans de prison pour fraude fiscale avec incarcération immédiate, puis à cinq ans pour blanchiment aggravé. Son épouse et première adjointe a écopé de trois ans puis quatre ans de prison, sans mandat de dépôt. Ils connaîtront la décision de la cour d'appel dans le volet fraude fiscale le 4 mars et le 22 avril dans le volet blanchiment.