Incontestablement, le deuxième débat de la primaire de la droite est plus animé que le premier. Jeudi soir, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy se sont invectivés au moment d’évoquer l’exercice du pouvoir et le mandat unique. Chacun a renvoyé à l’autre ses défaites passées. Et le ton, sans monter outre mesure, s’est légèrement tendu.
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"Je te rappelle que tu as été battu à la présidence de l’UMP". C’est Bruno Le Maire qui a allumé la mèche. "Je rappelle que certains avaient fait la promesse de ne jamais se représenter si jamais ils étaient battus", a-t-il lancé, en référence à la promesse de Nicolas Sarkozy de quitter la politique en cas de défaite en 2012. La réponse ne s’est pas faite attendre. "Si à chaque fois qu’on est battu, on n’a plus le droit de se représenter… Je te rappelle que tu as été battu à la présidence de l’UMP. J’en suis heureux pour moi et désolé pour toi", a rétorqué l’ancien président de la République. En novembre 2014. Nicolas Sarkozy avait été élu dès le premier tour face à Bruno Le Maire, avec 64,50% des voix, contre 29,18% (et 6,32% à Hervé Mariton).
Le duel s’est poursuivi. "Ça n’est pas ce que je dis. Je dis simplement qu’avant de la candidature de 2012, tu avais dit que si tu étais battu, je ne reviendrai pas en politique. Les mots ont un sens", a de nouveau attaqué le député de l’Eure.
#LePrimaireLeDebat "Commence d'abord par essayer d'être élu" lance #Sarkozy à #LeMairepic.twitter.com/LgzfCBciCl
— BFMTV (@BFMTV) 3 novembre 2016
"Commence par essayer d’être élu…" Mais pas question pour Nicolas Sarkozy de laisser à son rival le dernier mot. "Si être battu c’était rédhibitoire, François Mitterrand n’aurait jamais été président de la République et Jacques Chirac non plus. Commence par essayer d’être élu, tu verras que c’est très difficile", a-t-il insisté. "Je sais que c’est difficile. Mais ils n’ont pas été battus comme président sortant, mais comme candidat. Ça n’est pas tout à fait la même chose", a répondu Bruno Le Maire. Le dernier mot est pour l’ex-président : "Etre battu, je te souhaite que ça t’arrive, parce qu’on apprend beaucoup de choses". Fin de l’échange.