La guerre en Ukraine repose la question de l’autonomie des armées françaises. La livraison de canons Caesar à l'armée ukrainienne soulève des interrogations autour de la vitesse d'approvisionnement tricolore. Depuis sa nomination, Sébastien Lecornu a reçu dans son bureau de l’Hôtel de Brienne une demi-douzaine d’industriels.
Le ministre des Armées entend les embarquer vers "une économie de guerre". Comprendre, produire plus, plus vite, et moins cher. Ce qui pose au-delà de l’injonction des choix stratégiques. Comme celui de l’ultraspécialisation du matériel.
Selon les informations d'Europe 1, pour augmenter les cadences de livraison, l’État souhaite des outils plus simples à fabriquer, quitte à faire l’impasse sur certaines options. Vient ensuite la question des stocks. "Livrer un canon sans s’assurer que les munitions seront disponibles n’a aucun sens", argumente-t-on au ministère des armées.
Vers une relocalisation de la production
Autre sujet majeur : la visibilité des carnets de commandes. Les industriels estiment qu’ils ne peuvent pas pleinement s’investir si les contrats ne sont pas signés. "Ils ont une bonne visibilité", conteste-t-on dans l’entourage de Sébastien Lecornu. "A eux aussi de faire un pas vers nous", poursuit-on. Enfin, la question de l’autonomie stratégique est cruciale.
L’État veut relocaliser la production de certains matériels pour ne pas être dépendant d’un fournisseur étranger. Mais cela nécessite des garanties entre le public et le privé. Selon nos informations, une liste d’engagements mutuels doit être signée par la direction générale de l’armement et les industriels à l’issue de cette table ronde.