Jour après jour, elle se rapproche d'une candidature à l'élection présidentielle de 2022. Après avoir lancé son association politique la semaine dernière, l'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal ne cesse de marteler son envie de concourir une nouvelle fois à la présidence de la République, près de 13 ans après sa défaite au deuxième tour face à Nicolas Sarkozy. "Je ne peux pas ne pas bouger", explique-t-elle jeudi au micro de de Nathalie Lévy, dans le Grand journal du soir, sur Europe 1 (l'interview complète est à écouter en direct, par ici sur Europe 1).
"Je vais essayer", assure Ségolène Royal, interrogée sur ses chances d'éviter un nouveau match entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. "La politique c’est très difficile. Tout se construit, tout se mérite", précise toutefois l'ex-ministre de l'Écologie. Constatant que les questions de l'urgence écologique, mais aussi démocratique, sont actuellement "majeures", Ségolène Royal note "une continuité avec les engagements qui ont été les [s]iens depuis toujours".
"Je sais ce que ça représente comme prise de risque"
Mais la socialiste l'assure, elle envisage cette nouvelle candidature "avec beaucoup de modestie". "Je sais ce que ça représente comme prise de risque, comme exposition, comme coups à prendre", assure-t-elle, arguant en avoir "l’expérience". "Je ne peux pas ne pas bouger", dit-elle encore, évoquant la possibilité d'un nouveau duel entre l'actuel président de la République et la candidate du Rassemblement national.
"Si on a ce choix en 2022, je me dirais à moi-même : "Mais pourquoi tu n’as pas bougé ? Pourquoi tu n’as pas répondu aux sollicitations qui t’étaient adressées ?".
"Je me sens très forte intérieurement"
Pas question, en revanche, d'officialiser sa candidature comme l'a fait Marine Le Pen il y a quelques jours. Chaque chose en son temps, estime-t-elle. Et en attendant, l'ex-ambassadrice des Pôles a créé son association politique : "Désirs de France, avenir de la planète". "Je construis en avançant avec celles et ceux qui m’entourent", explique Ségolène Royal, revendiquant "déjà plus de 2.000 inscrits". "On va construire avec eux les solutions alternatives à ce qu’on veut nous imposer. Et nous déciderons dans le mouvement. Moi je ne suis pas à la tête d’un parti. Il y a des partis qui ont la légitimité de désigner tout de suite leur candidat, ce n’est pas mon cas. Je suis toujours à repartir de la base, à déclencher un mouvement et savoir si oui ou non il y a une volonté collective", affirme-t-elle.
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Se sentant "très forte intérieurement", la candidate malheureuse à la primaire socialiste de 2011 dit vouloir défendre "des valeurs qui me semblent fondamentales pour la France". "Je n’ai pas fait 30 ans de dévouement à la cause politique pour voir détruire ce que les générations d’avant ont construit, à savoir le modèle social français", conclut-elle.