Le président de la République Emmanuel Macron a tenu vendredi un discours attendu sur les "séparatismes" et en particulier celui concernant l'islam radical. À la clef : des annonces sur , comme la limitation stricte de l'école à domicile pour des impératifs de santé, et un discours de quintessence du "en même temps" macronien. Pour le chef de l'Etat, la mission semble plutôt réussie d'un point de vue politique. Il ne s'est pas trop attiré les foudres de la droite, sans pour autant braquer sa majorité.
Dans les rangs de LR, on salue des "avancées"
Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron subissait les accusations de la droite qui lui reprochait de ne pas oser prononcer le mot "islamisme". L'argument est désormais caduc. "Il y a dans cet islamisme radical, puisque c'est le cœur du sujet (...) une volonté revendiquée d'afficher une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République", a notamment dénoncé le chef de l'Etat vendredi. Et si le parti Les Républicains dénonce les "angles morts" du discours, sur l'immigration notamment, nombreux sont ceux dans ses rangs qui n'ont pas eu d'autre choix que de saluer des "avancées". De son côté, le Rassemblement national juge aussi que "certaines mesures vont dans le bon sens".
"La droite va mettre sur la table des sujets qui peuvent nous fracturer"
Bien sûr, la droite et l'extrême droite continuent d'assurer que le compte n'y est pas. Mais impossible pour autant de rejeter en bloc ce discours offensif. D'où une certaine réussite pour Emmanuel Macron qui n'a pas non plus embraser l'aile gauche de sa majorité. Alors que certains marcheurs confiaient leur "inquiétude" avant sa prise de parole, les mêmes se disent désormais "rassurés". "Il fait du bon et en même temps sans faire d'eau tiède", se réjouit un député. Un ministre se satisfait, lui, que le président "traite le mal et la source du mal, à savoir la ghettoïsation" de certains territoires.
Reste que l'exécutif craint désormais la stratégie de l'opposition lors des débats parlementaire comme l'avoue un conseiller qui ne cache pas une pointe d'angoisse : "La droite aura peu de prise, donc elle va mettre sur la table les sujets qui peuvent nous fracturer, comme la question du voile."