Cinquième langue la plus parlée dans le monde avec 321 millions de locuteurs, le français serait-il en perte de vitesse ? C'est l'inquiétude partagée par le président Emmanuel Macron, à Djerba en Tunisie à l’occasion du sommet de la Francophonie où participent une trentaine de chefs d’État. Le locataire de l'Élysée souligne notamment la perte d'influence du français au Maghreb et en Afrique subsaharienne.
"Il faut être lucide : dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu'il y a 20 ou 30 ans", note Emmanuel Macron.
Une pique glissée à Éric Zemmour
Le président remarque qu'il y a "eu parfois des formes de résistance quasi politiques. C'est une langue qui peut paraître plus difficile, il y a eu une volonté de réhabiter d'autres langues en se disant 'c'est comme ça qu'on trouve notre chemin politique'", affirme le chef de l'État.
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Pour redonner à la langue de Molière son caractère universel, Emmanuel Macron se veut porteur d'un projet ambitieux qu'il qualifie avec un mot cher à Éric Zemmour. "La francophonie, ça doit être tout à la fois un espace de résistance et de reconquête. Ce mot a été parfois pris par d'autres, à mes yeux à mauvais escient", glisse le président.
Accord pour renforcer l'enseignement du français en Tunisie
Cette "reconquête" est incarnée dès ce samedi par la signature, avec son homologue tunisien Kaïs Saïed, d'un accord pour renforcer l'enseignement du français. Un prêt de 200 millions d'euros va également être octroyé par la France vers la Tunisie. Enfin, Emmanuel Macron veut aussi faire de 2024 une date clé en accueillant le sommet de la Francophonie, à quelques semaines des Jeux olympiques.