À six jours du second tour des élections municipales, Anne Hidalgo a de quoi sourire. Certes, un sondage ne fait pas l'élection, mais selon l'étude BVA-La Tribune-Europe 1* menée pour le second tour des municipales à Paris et publiée lundi, les listes soutenues par la maire sortante disposeraient d'une large avance, créditées de 45%. Arrivée en tête du premier tour le 15 mars avec 29,33 %, la socialiste bénéficie d'un large report de voix des écologistes, ainsi que d'une partie de ceux de Cédric Villani.
Rachida Dati progresse aussi par rapport à son score du premier tour, pour se situer à 34 % des intentions de vote, mais reste encore distancée. Le scrutin se faisant par arrondissement (comme nous vous l'expliquons dans cet article), l’équilibre des forces à Paris ne devrait guère évoluer par rapport à 2014, voire évoluer en faveur de la majorité sortante.
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Comme au premier tour, la participation devrait être faible
Toutefois, Anne Hidalgo devra faire attention à ce que ses électeurs ne se démobilisent pas. Comme partout en France lors du premier tour, la participation moyenne à Paris a été beaucoup plus faible qu'en 2014. Elle devrait rester sensiblement au même niveau le 28 juin, selon notre sondage.
La participation devrait se situer autour de 41%, soit un niveau très inférieur à la mobilisation enregistrée au second tour en 2014. Mais à six jours du vote, la situation en Île-de-France peut évoluer et l’accélération du déconfinement pourrait encourager les Parisiens à aller voter.
La crise économique et sociale, enjeu du prochain mandat
Une très nette majorité de Parisiens (78%) estiment que le Covid-19 aura des conséquences qui vont bouleverser durablement leur quotidien à Paris. C’est beaucoup plus qu’à Toulouse ou à Marseille. Une crise sociale (55%) et une crise économique (54%) sont les deux conséquences les plus redoutées par les Parisiens, même si le risque sanitaire lui-même n’est pas loin derrière (45%), contrairement aux autres villes testées.
Aux commandes pendant la crise sanitaire, Anne Hidalgo apparaît comme la candidate le plus en mesure de protéger la ville face à la crise écologique et au risque climatique pour 38% des sondés (contre 17% pour Rachida Dati, 8% pour Agnès Buzyn), mais aussi face au risque de fracture sociale (31% contre 20% pour Rachida Dati). En revanche, c’est Rachida Dati qui apparaît, d’un cheveu, comme la candidate la plus en mesure de protéger la ville face à la crise économique et au chômage (26% contre 24% pour Anne Hidalgo).
Buzyn compte 27 points de retard sur Hidalgo, 16 sur Dati
Quant à Agnès Buzyn, elle ne devrait pas, sauf retournement de situation, remporter les municipales dans six jours. Créditée de 18 % des intentions de vote (27 points derrière Anne Hidalgo), elle fait à peine mieux que son score du premier tour, mais surtout, l'ancienne ministre de la Santé n'arrive pas à mobiliser son camp. En effet, seulement quatre sympathisants de LREM sur dix se disent prêts à voter pour elle.
Agnès Buzyn n'arrive pas non plus à convaincre les Parisiens : seulement 13% d'entre eux estiment qu'elle est la mieux placée pour protéger la ville face à la crise sanitaire.
* Échantillon de 1.200 personnes inscrites sur les listes électorales, issues d’un échantillon représentatif de 1458 habitants de Paris âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession de l’interviewé et arrondissement de résidence.