L'ancien Premier ministre François Fillon a été condamné lundi à Paris à cinq ans de prison, dont deux ferme, dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope qui avait fait dérailler sa campagne présidentielle il y a trois ans. Le tribunal correctionnel, qui n'a pas prononcé de mandat de dépôt, a assorti cette condamnation d'une amende de 375.000 euros et d'une peine d'inéligibilité de dix ans.
Le couple fait appel
#Fillon la presidente appelle les prévenus à la barre.
— Salomé Legrand (@Salome_L) June 29, 2020
François Fillon est condamné à 5ans d’emprisonnement dont 3 avec sursis et 375 000€ d’amende et 10ans d’inéligibilité
Son épouse a été condamnée à trois ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende et à deux ans d'inéligibilité. Les époux Fillon et leur co-prévenu Marc Joulaud, l'ancien suppléant de François Fillon dans la Sarthe, ont été en outre condamnés à rembourser plus d'un million d'euros à l'Assemblée nationale.
>> LIRE AUSSI - Affaires Fillon, Kohler, Sarkozy : le PNF dans l’œil du cyclone
"Cette décision, qui n'est pas juste, va être frappée d'appel, (...), il y aura un nouveau procès", a annoncé devant la presse Antonin Lévy, l'avocat de François Fillon. Une décision confirmée par l'avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, qui a dénoncé une peine "sévère".
François Fillon reste libre jusqu'au procès en appel
Le tribunal a jugé fictifs les emplois de Penelope Fillon comme assistante parlementaire de son époux et de Marc Joulaud, et la plupart des emplois d'assistants des enfants Fillon auprès de leur père sénateur. Mais aussi les lucratives activités de conseillère littéraire de Mme Fillon à la Revue des deux mondes du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, proche de François Fillon. Les magistrats ont aussi pointé les "manquements" de l'ancien Premier ministre et ancien parlementaire à ses devoirs de "probité" et d'"exemplarité.
La peine de François Fillon n'est pas aménageable, mais en l'absence de mandat de dépôt, le retraité de la politique et reconverti dans la finance restera libre jusqu'à son procès en appel. En faisant "prévaloir son intérêt personnel sur l'intérêt commun" dans un but d'"enrichissement personnel", le prévenu "a contribué à éroder la confiance" des citoyens, a souligné la présidente du tribunal Nathalie Gavarino.