Le procès en appel de François Fillon, de son ancien suppléant à l'Assemblée nationale et de son épouse Penelope dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs a été fixé mercredi du 15 au 30 novembre 2021, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire. L'ancien Premier ministre avait été condamné en première instance le 29 juin 2020 à cinq ans d'emprisonnement, dont deux ferme, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. Il avait immédiatement annoncé faire appel.
La défense de François Fillon, qui avait plaidé la relaxe, avait immédiatement annoncé faire appel, tout comme celle de Penelope Fillon, condamnée à trois ans de prison avec sursis, 375.000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité. L'ancien suppléant et alors maire de Sablé-sur-Sarthe Marc Joulaud, qui avait écopé de trois ans avec sursis, 20.000 euros d'amende avec sursis et cinq ans d'inéligibilité, avait lui aussi interjeté appel.
Les emplois de Pénélope Fillon au coeur du dossier
Cette affaire, révélée par le Canard enchaîné, avait fait exploser en vol la campagne pour la présidentielle 2017 de François Fillon, candidat de la droite et parti favori dans les sondages mais finalement éliminé au premier tour. Au coeur du dossier : les emplois de Pénélope Fillon comme assistante parlementaire de son époux et du suppléant de celui-ci dans la Sarthe, au titre de trois contrats signés entre 1998 et 2013, ainsi que les emplois d'assistant des enfants Fillon auprès de leur père, alors sénateur, en 2006-2007. En cause également, les lucratives activités de conseillère littéraire de Pénélope Fillon à la Revue des deux mondes du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, proche de François Fillon et déjà condamné dans cette affaire.
François Fillon doit à nouveau comparaître notamment pour détournement de fonds publics et complicité et recel d'abus de biens sociaux. Le procès se tiendra les après-midis des 15, 16, 17, 22, 23, 24, 29 et 30 novembre 2021 à la cour d'appel de Paris.
"Pressions"
En première instance, les prévenus avaient été condamnés à rembourser plus d'un million d'euros à l'Assemblée nationale, partie civile. Peu avant le prononcé du jugement, une polémique avait éclaté après des déclarations de l'ancienne cheffe du parquet national financier (PNF), qui représente l'accusation dans ce dossier.
Eliane Houlette avait évoqué des "pressions" hiérarchiques, des propos interprétés par le clan Fillon comme un aveu de pressions politiques sur la justice et qui avaient conduit Emmanuel Macron à saisir pour avis le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Dans ses conclusions en septembre, le CSM avait estimé qu'il n'y avait pas eu de "pression" et que la justice avait fonctionné "de façon indépendante" dans ce dossier hors norme, tout en prônant une réforme pour lever à l'avenir toute suspicion de partialité.