Si les négociations arrivent à leur terme, c'est une centaine de marques de médicaments, dont le Doliprane donc, mais aussi Maalox ou Novanuit qui passeraient sous contrôle américain. 1:26
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Youenn Madec, édité par Ugo Pascolo // Crédit photo : Frederic Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La classe politique est inquiète après l'annonce de Sanofi, qui est entrée en négociation avec le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle de sa filiale de produits en vente libre Opella, qui produit notamment le Doliprane. Le député Renaissance Sylvain Maillard appelle même le gouvernement à faire cesser cette vente. 

Une nouvelle qui met en rogne toute la classe politique. Vendredi, Sanofi a annoncé négocier avec le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle de sa filiale de produits en vente libre Opella, qui produit notamment le Doliprane. Ce dernier pourrait donc passer sous pavillon étasunien. Une idée qui est loin de séduire, à gauche comme à droite, et même au sein du camp présidentiel. Tous y voient un danger pour la souveraineté de la France et certains appellent même à empêcher cette vente. 

 

"Il est pour nous essentiel de garder notre souveraineté dans différents domaines"

C'est notamment le cas de Sylvain Maillard, le député Renaissance de Paris. "Ce que nous avons voté en 2019, c'est de dire que toute vente d'industries stratégiques pourrait être arrêtée par le gouvernement s'il estime que ça met en difficulté la souveraineté française. Il faut activer cette clause", a-t-il plaidé au micro d'Europe 1. "Il est pour nous essentiel de garder notre souveraineté dans différents domaines. Et évidemment, le Doliprane en fait partie."

Si les négociations arrivent à leur terme, c'est une centaine de marques de médicaments, dont le Doliprane donc, mais aussi Maalox ou Novanuit qui passeraient sous contrôle américain. Mais en dehors des questions de souveraineté, c'est aussi l'avenir des usines et des 800 salariés qui fabriquent le Doliprane à Lisieux et Compiègne qui inquiète. Sanofi assure que la cession n'entraînera pas de délocalisation.

"Quels sont les objectifs du fonds d'investissement s'ils rachètent cette production ? Est-ce que c'est de licencier ?", questionne Sylvain Maillard, qui est loin d'être apaisé par les déclarations de Sanofi. Et de conclure en demandant à ce que le ministre se saisisse du dossier. De son côté, le gouvernement n'a pas encore fait savoir s'il comptait empêcher, ou non, la vente.