"Je ne les laisserai pas tomber !" A une semaine du Salon de l'Agriculture, Stéphane Travert est en mission pour rassurer les éleveurs et les producteurs. Une mission qu'il compte porter jusqu'à Bruxelles en défendant une Politique agricole commune (PAC) ambitieuse. "Le budget de la PAC est la première priorité française dans le budget européen. Nous souhaitons être offensifs et maintenir un budget au moins aussi important que celui en place jusqu'ici", a affirmé le ministre de l'Agriculture, invité dimanche du Grand Rendez-Vous d'Europe 1.
Une PAC ambitieuse. Stéphane Travert souhaite une politique européenne plus proche des agriculteurs. "Nous voulons une PAC plus simple et qui protège nos agriculteurs des aléas climatiques, des accidents sanitaires… La France est une grande nation agricole et nous avons besoin d'une PAC qui puisse porter cette ambition agricole", a expliqué le ministre.
L'épineuse carte des zones agricoles défavorisées. Réconcilier les agriculteurs avec l'Europe ne sera pas chose facile. Depuis plusieurs jours, les éleveurs du sud-ouest manifestent pour défendre les zones agricoles défavorisées. Le gouvernement planche actuellement sur une nouvelle carte de répartition des aides européennes pour ces régions, et certains s'inquiètent de voir leur commune sortir du dispositif. Ainsi, selon les informations d'Europe 1, 1.400 communes perdraient ces aides. "On est près du compte", confirme Stéphane Travert. "Nous affinons les résultats au fur et à mesure. Dans certains départements, nous pouvons rattraper des communes grâce au principe de continuité territoriale qui permet de rattacher les communes proches de celles qui bénéficient des aides européennes."
Là encore, le ministre de l'Agriculture cherche à rassurer les agriculteurs. "Nous ne sommes pas dans l'arbitraire pour cette carte. Nous essayons d'avoir des critères robustes, incontestables, qui permettent de proposer à Bruxelles la carte la plus juste possible. Il y aura 13% de bénéficiaires supplémentaires", annonce d'ores et déjà Stéphane Travert. "Nous continuons de travailler pour envoyer une carte à la Commission européenne et entamer avec elle des négociations."
"L'État sera présent". Une augmentation du nombre de communes qui laisse tout de même beaucoup d'agriculteurs sur le carreau. "Je n'ignore rien des attentes des agriculteurs qui sont dans les zones qui vont sortir du dispositif. Bien sûr qu'ils vont perdre de l'argent. Mais nous allons faire en sorte de les accompagner pour que cette perte soit la moins élevée possible. Nous allons travailler avec les producteurs concernés pour déterminer comment nous pouvons les accompagner en termes d'investissement et d'innovation", soutient Stéphane Travert. "L'État sera présent", martèle-t-il, sans préciser pour l'instant le niveau d'aides. "L'engagement que je prends, c'est de ne pas les laisser tomber."