Marine Le Pen a beau l'avoir retirée jeudi matin, le mal est fait. En publiant une photo du journaliste américain James Foley décapité par Daech, la présidente du Front National s'est attiré les foudres d'une bonne partie de la classe politique et médiatique. Invité du Grand direct de l'actu jeudi, Sylvain Courage, rédacteur en chef à L'Obs, a jugé qu'elle avait "doublement franchi la ligne blanche". Pour lui, non seulement Marine Le Pen "commet un acte condamnable", mais surtout elle s'est tiré une balle dans le pied, donnant du crédit au parallèle fait entre le Front National et l'organisation terroriste.
"La preuve de quelque chose d'ambigü". "Chez Bourdin, le chercheur Gilles Kepel faisait état d'une congruence entre la violence de Daech et la violence du FN, rappelle Sylvain Courage. C'était une analyse un peu abstraite, que Marine Le Pen a illustré en publiant des photos que Daech utilise pour faire sa propagande." Pour le journaliste, la présidente du Front National a "apporté la preuve de quelque chose d'ambigü. On l'accuse d'être une manifestation d'une certaine violence de la politique et elle publie des photos violentes". Une réponse disproportionnée qui ne peut, selon lui, que la desservir. Sébastien Chenu, conseiller régional FN-Rassemblement Bleu Marine dans le Nord, balais ces arguments. Selon lui, "Marine Le Pen montre ce qu'est Daech" et ne fait que réagir à "l'hystérie" de ses détracteurs.