Le remaniement tant attendu a donc eu lieu ce jeudi après-midi. Mais hormis à l'Éducation nationale, où Gabriel Attal remplace Pap Ndiaye, difficile d'y voir un grand chamboulement. Au terme de ce remaniement très technique, qui a vu Aurélien Rousseau succéder à François Braun au ministère de la Santé ou encore Aurore Bergé entrer au gouvernement (au ministère des Solidarités), on peut parler d'un gouvernement qui s'inscrit dans la continuité du précédent.
Mais ces changements révèlent tout de même la tension qui règne entre l'Elysée et Matignon. Le chef de l'État voulait remplacer quelques ministres, alors qu'Elisabeth Borne poussait, elle, pour un remaniement important afin de marquer les esprits. Finalement, ce fut ni l'un, ni l'autre, comme s'il y avait eu un compromis entre Emmanuel Macron et sa Première ministre.
"Ce n'est pas très respectueux de la fonction ni des gens"
Si les équilibres sont maintenus, la méthode interroge. Notamment cette grande fuite au compte-goutte dans la presse. "Ce n'est pas très respectueux ni de la fonction ni des gens", grince un ministre. Ce bras de fer au sommet de l'État s'est, entre autres démontré, sur la nomination du nouveau ministre de la Santé. Elisabeth Borne plaidait pour le départ de François Braun mais Emmanuel Macron ne l'entendait pas de cette oreille. Le chef de l'État a donc posé une condition : que ce ministère revienne à Aurélien Rousseau qui venait tout juste de claquer la porte de Matignon où il occupait la fonction de directeur de cabinet de la Première ministre.
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Parmi les autres enseignements à tirer, difficile de ne pas mentionner l'échec des ministres issus de la société civile. Pap Ndiaye et François Braun ont ainsi été remplacés d'un côté par le très politique Gabriel Attal et de l'autre par le très technocrate Aurélien Rousseau. Ce remaniement révèle enfin les hésitations du président qui, après avoir longtemps tergiversé sur le fait de garder Elisabeth Borne, n'apparaît pas convaincu par son propre casting. On ne sait d'ailleurs toujours pas à quel moment il choisira de s'adresser aux Français alors qu'une prise de parole était annoncée autour du 14 juillet pour la fin des fameux 100 jours.