Éric Ciotti, président contesté du parti Les Républicains après son alliance avec le Rassemblement national, a lancé samedi devant ses partisans sa propre formation politique baptisée Union des droites pour la République (UDR), en restant flou sur ses contours. Invité de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, le député des Alpes-Maritimes est revenu sur ces deux mois de réflexion autour de la nomination d'un nouveau Premier ministre.
Car plus de 50 jours après les législatives, aucune personnalité n'a encore été nommée par le président de la République à Matignon. Quelques noms émergent : Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand et un inconnu du grand public, Thierry Beaudet. "Un choix par défaut, un peu ridicule", a estimé le président de l'UDR au micro d'Europe 1.
"Je ne crois pas à sa nomination à Matignon"
Actuel président du CESE, le Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet est "un homme de gauche, avec des positions contre la loi immigration, pour la légalisation du cannabis mais franchement, je ne crois pas à sa nomination à Matignon et si l'on est contraint à ce choix par défaut, c'est un peu ridicule", a indiqué Éric Ciotti.
Concernant les autres noms évoqués pour Matignon, le président de l'UDR n'a pas gardé sa langue dans sa poche considérant que Xavier Bertrand est "l'insincérité incarnée". "C'est l'absence de convictions, il a combattu M. Macron, il a soutenu M. Macron, il s'est présenté à la primaire, il a dit qu'il arrêterait la politique, il a quitté Les Républicains, il est revenu. C'est un ancien système", a-t-il tonné.
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Emmanuel Macron "a joué au pompier pyromane"
Emmanuel Macron a reçu lundi Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand ainsi que François Hollande et Nicolas Sarkozy. "L'ancien monde, le retour vers le passé" pour le député des Alpes-Maritimes. "Ce sont des gens qui ont échoué, qui ont fait échouer la France, il faut passer à autre chose ! C'est pour cela que j'ai lancé l'Union des droites pour la République qui a pour vocation de rassembler les hommes de droite qui n'ont pas de tabou [...] c'est un parti de droite, un parti gaulliste, le nom UDR n'est pas neutre, c'est celui qu'a fondé le général de Gaulle au moment de mai 68. C'est un mouvement pour redresser la France", a-t-il détaillé.
Ce mardi sera peut-être l'épilogue de ces deux mois de suspense mais pour Éric Ciotti, il ne faut pas oublier une chose : "avec la dissolution, le président de la République a joué au pompier pyromane, il fait semblant d'éteindre l'incendie, mais n'oublions pas que c'est lui qui l'a allumé".