"Toutes les leçons" de l'affaire Benalla seront "tirées à la rentrée" et "des changements profonds interviendront", a déclaré le porte-parole de l'Élysée Benjamin Griveaux à l'issue du Conseil des ministres. Ces leçons seront tirées "une fois que les dysfonctionnements auront été clairement établis", notamment par le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, chargé de cette mission par le président, a-t-il ajouté. Ces changements ne s'arrêteront "pas aux portes de l'Elysée", selon lui.
Développer une "organisation plus transparente". "Il faudra tirer les conséquences de cette affaire pour avoir une organisation plus forte mais également plus transparente", a précisé Benjamin Griveaux. "Les faits récents sont la responsabilité d'individus mais les procédures collectives de contrôle ont été défaillantes. Il faudra y remédier". Le porte-parole a également précisé qu'"une réorganisation des forces de sécurité (de la présidence) semble nécessaire".
EN DIRECT | Compte-rendu du #ConseilDesMinistres du mercredi 25 juillet 2018.https://t.co/Pr3LZTYFMw
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 25 juillet 2018
Regroupement de services élyséens. Une réflexion a été menée ces derniers mois à l'Élysée en vue de rassembler dans un nouveau pôle les différents services compétents, dont le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), responsable de la protection du président lors des déplacements, et le Commandement militaire, qui sécurise l'Elysée. La réorganisation du Palais devrait concerner un grand nombre de services, comme le cabinet autour du président ou la cellule de communication.
"Rationaliser" les dépenses de l'Élysée. Il s'agit notamment de poursuivre "la rationalisation" de l'Elysée alors que la situation financière reste tendue malgré les efforts des dernières années, selon la Cour des comptes dans son rapport annuel publié mardi. Pour 2018, la dotation de la présidence, qui disposait d'un effectif de 822 agents exprimés en équivalent temps plein (ETP) à la fin de l'année dernière, a été fixée à 103 millions d'euros par la loi de finances.
La "séparation des pouvoirs" brandie par Griveaux. Le porte-parole du gouvernement a aussi brandi la "séparation des pouvoirs" pour répondre aux voix demandant l'audition du président de la République par la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Benalla. "Nous respectons la séparation des pouvoirs, jamais le pouvoir exécutif ne s'immiscera dans le travail législatif et au sein de la manière dont s'organise le travail législatif", a indiqué Benjamin Griveaux, interrogé sur cette demande des députés socialistes, insoumis et de Benoît Hamon. "Nous sommes dans la Ve République. Dans la Ve République, il y a une séparation des pouvoirs", a-t-il insisté, "nous tenons l'esprit de nos institutions, l'équilibre et la séparation des pouvoirs".
Un "huis clos somme toute ouvert". Interrogé sur une éventuelle intervention présidentielle "devant le peuple", Benjamin Griveaux a évoqué un "huis clos somme toute ouvert" pour qualifier le discours du président mardi soir devant des élus et plusieurs membres du gouvernement réunis à Paris, hors la présence de la presse, dont l'AFP s'est procuré l'enregistrement. Les propos ont été largement rapportés et les Français ont "su entendre les mots que le président a employés devant les parlementaires de la majorité", a-t-il assuré.
La révision constitutionnelle aura bien lieu, prévient Griveaux
Le porte-parole du gouvernement a également assuré que malgré "le décalage" de l'examen de la révision constitutionnelle au Parlement, dû à l'affaire Benalla, cette révision sera faite. Les oppositions "ont gagné là une bataille tactique, mais nous ferons cette révision et nous savons qu'elles ne le veulent pas, ne le souhaitent pas, car (...) dans le cadre de cette révision, il y a un élément qui est celui de la réduction du nombre de parlementaires à laquelle nos oppositions sont farouchement opposées", a déclaré Benjamin Griveaux lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Le Premier ministre, Édouard Philippe, avait assuré mardi devant l'Assemblée que l'exécutif ne "renonce en rien à tenir les engagements pris" pour réformer les institutions, malgré le report à la rentrée de la fin d'examen de la révision constitutionnelle. Le président LR du Sénat Gérard Larcher a pour sa part estimé mercredi dans un entretien au Figaro que "cette réforme n'a plus de calendrier". "C'est une victime collatérale de la Contrescarpe! Je ne vois pas comment nous pourrions examiner cette révision constitutionnelle avant la fin de l'année", a-t-il dit.