"Il faut rétablir la confiance", estime Yannick Jadot, alors que la crise du Covid-19 dure depuis près d'un an en France et en Europe et que les différents vaccins contre le virus, présentés comme la seule manière de lutter contre l'épidémie, suscitent encore la méfiance chez une part importante de la population. Pour plus de transparence, des eurodéputés, dont l'écologiste français, "poursuivent la Commission européenne" devant la Cour européenne de justice, afin d'obtenir le détail des contrats passés entre l'Europe et les laboratoires produisant des vaccins, a-t-il annoncé dans Le Grand Rendez-vous, dimanche.
"Il y a des règles européennes très strictes"
"On va mettre la Commission européenne devant la Cour européenne de justice parce qu'on considère absolument inadmissible qu'il n'y ait pas de transparence sur les contrats passés par la commission européenne avec les grands laboratoires", détaille Yannick Jadot. Or, "il y a des règles européennes très strictes sur la transparence de ce type d'information", poursuit le député européen, jugeant que la moindre accessibilité de ces contrats "participe d'une défiance vis-à-vis de cette période de vaccination".
Face à cette crise, celui qui ne cache pas ses ambitions présidentielles admet volontiers que la coopération européenne "a été très utile", "parce que sinon la France se serait enfermée avec Sanofi [dont le projet de vaccin a pris du retard et ne serait prêt que fin 2021,ndlr]". Mais Yannick Jadot déplore la trop faible disponibilité des doses réservées aux Européens - Pfizer et BioNTech ont notamment annoncé accuser un retard dans la livraison de leur vaccin au sein de l'UE. "Reconnaissons que quand on est 2,5% de la population vaccinée alors que quand on est à 10% aux Etats-Unis, c'est qu'on a fait preuve d'une trop grande frilosité en matière de contrats avec les laboratoires", estime-t-il.
"On est dans le coup politique"
De manière plus générale, Yannick Jadot appelle à davantage de communication et de transparence dans la gestion de la crise sanitaire. "Ce que je regrette sur les annonces, c'est qu'on a toujours l'impression qu'on est dans le coup politique plutôt que dans la pédagogie et la construction d'une décision que tous les Françaises et les Français peuvent comprendre", lance-t-il, citant l'exemple de l'intervention inopinée d'Emmanuel Macron au 20 heures de TF1, décidée à la dernière minute mardi dernier. "Il y a le gouvernement qui se réunit, ils ne savent même pas que le président de la République parle en même temps à la télé", raille l'eurodéputé.