Jean-Luc Mélenchon et les parlementaires de La France insoumise ont demandé lundi au procureur de Paris "d'engager des poursuites" contre les auteurs et diffuseurs de la tribune de militaires dénonçant le "délitement" de la France dans Valeurs actuelles mercredi dernier. Les Insoumis ont envoyé un courrier daté de lundi au procureur Rémy Heitz, et l'ont transmis à la presse.
Dans une conférence de presse, le candidat de LFI à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a expliqué s'appuyer sur un article du code de procédure pénale pour signaler au magistrat un manquement à la loi, en l'occurrence la "provocation à la désobéissance de militaires".
Appel à défendre le patriotisme
Le texte publié mercredi par Valeurs Actuelles, lancé par l'ancien officier Jean-Pierre Fabre-Bernadac, signé par "une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires" selon l'hebdomadaire, puis soutenu par Marine Le Pen, appelle le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme.
Les militaires y disent aussi être "disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation", et préviennent que si "le laxisme continue à se répandre", cela rendra nécessaire "l'intervention de nos camarades d'active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national".
Un texte "irresponsable", dénonce Florence Parly
Pour Jean-Luc Mélenchon, l'appel "attente à la forme républicaine de l'Etat" et "donne de l'armée une image totalement déformée" alors qu'une majorité de militaires "sont attachés à leur devoir". Le chef des députés Insoumis réclame "le châtiment des coupables", "que le procureur engage des poursuites contre le site" Valeurs actuelles et que les services de renseignement des armées identifient les militaires d'active signataires du texte pour qu'ils soient radiés de l'armée.
Jean-Luc Mélenchon a aussi admonesté deux ministres, les accusant de "coupable faiblesse, criminelle si elle devait durer": "Il est temps que le Garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti et la ministre des Armées Florence Parly, se réveillent". Florence Parly avait fustigé dimanche un texte "irresponsable". Son homologue chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a lundi "condamné sans réserve cette tribune d'un quarteron de généraux en charentaises qui appelle au soulèvement".