Le Premier ministre, Jean Castex, a condamné mercredi "avec la plus grande fermeté" la tribune signée par des militaires "contraire à tous nos principes républicains", ainsi que sa "récupération politique tout à fait inacceptable" de la part de Marine Le Pen. Cette tribune, dans laquelle des généraux à la retraite menacent d'intervenir face au "chaos croissant" qui règne à leurs yeux en France, est "une initiative contraire à tous nos principes républicains, à l'honneur, au devoir de l'armée", a estimé le chef du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres.
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"Chassez le naturel"
"Ce pourrait être une affaire insignifiante, s'il n'y avait pas une récupération politique tout à fait inacceptable", a ajouté le chef de l'Etat, en s'interrogeant : "Comment des gens, et madame Le Pen en particulier qui aspire à exercer les responsabilités de l'État, peut-elle cautionner une initiative qui n'exclut pas de se retourner contre l'État républicain ? Chassez le naturel, il revient au galop", a-t-il affirmé.
La présidente du Rassemblement national avait, deux jours après cette tribune, invité ces militaires à se "joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s'ouvre". Selon Jean Castex, "la date n'a pas été choisie par hasard" puisque "en avril 1961, il y a 60 ans quasiment jour au jour (…) un quarteron de généraux en retraite avait tenté de s'emparer du pouvoir" de De Gaulle.
Des poursuites envisagées
Mais "l'armée n'est pas concernée" et "ces généraux ne représentent qu'eux-mêmes", a affirmé Jean Castex, en précisant que la ministre des Armées Florence Parly "engagera à leur endroit les poursuites qu'il convient". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé dans la matinée sur France Inter une tribune "ni démocratique, ni républicaine", signée par des militaires dont "certains ont fait partie du service d'ordre du FN" (Front National, devenu Rassemblement national). "Madame Le Pen, elle a gardé de son père le goût des bruits de bottes et c'est très inquiétant", avait-il ajouté.
Jean Castex a condamné mercredi "avec la plus grande fermeté"