Le candidat LFI à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a jugé mardi "inacceptable" la décision de Moscou de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, et a prôné une "conférence des frontières" dans le cadre de l'OSCE.
"Il y a un choix à faire entre la force et les négociations"
Cette conférence sous l'égide de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) qui réunit notamment États-Unis, Europe et Russie, doit permettre de savoir "de quoi parlent et veulent aujourd'hui les Russes et que veulent les Nord-Américains". "On ne peut plus supporter que les discussions sur la sécurité de l'Europe soient faites entre M. Biden et M. Poutine", a déclaré M. Mélenchon lors d'une conférence de presse.
"Il y a un choix à faire entre l'épreuve de force et les négociations", a-t-il complété. Cette conférence doit aussi aborder la question "des armements qui sont licites ou illicites sur le territoire du Vieux continent". Car "pour les Français, il ne peut pas en être autrement. Ça correspond à notre ligne historique", a mis en avant M. Mélenchon, qui s'est interrogé sur le "rôle" du président de la République Emmanuel Macron durant la crise.
"A-t-il été un leurre pour Poutine ?", a-t-il questionné, évoquant un "énorme gâchis".
"Nous ne pouvons pas accepter une violation des frontières"
Pour Jean-Luc Mélenchon, régulièrement sous le feu des critiques de ses opposants pour ses positions jugées pro-russes, le choix du Kremlin de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes pro-russes est "une violation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", "inadmissible".
L'envoi de forces militaires russes présentées comme des forces de maintien de la paix par Moscou "est une forme d'humour noir grinçant qui finit de rendre odieux (ce) spectacle". "Nous ne pouvons pas comme Français accepter une violation des frontières" par la force, a-t-il ajouté. "Toucher à la carte, toucher aux frontières, c'est créer un risque de guerre généralisée", a mis en garde le leader insoumis.
Sur le plan des sanctions brandies par Washington et les pays européens, le candidat LFI a estimé que celles-ci "n'ont jamais mené à rien". "Ce sont les Français qui vont en faire les frais", a-t-il affirmé en rappelant les conséquences du précédent train de sanctions contre la Russie, notamment sur le volet agricole.