"Hors de la réalité", "ailleurs", "une pratique déconnectée". Au lendemain de l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron, les réactions des politiques et des Français sont vives à l'égard du chef de l'État. Durant près de 15 minutes, le chef de l'État est revenu brièvement sur la réforme des retraites avant de présenter les futurs chantiers du gouvernement. "Un discours de vérité et de courage", d'après Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, invitée d'Europe Matin mardi.
"Le président est parfaitement conscient que c'est une mesure impopulaire"
"Ce discours traçait un cap, c'est ce qu'on attend d'un président de la République. [On attend qu'il] trace les priorités sur lesquelles il souhaite travailler en s'appuyant sur ce qu'il a entendu des Français. Quand il propose par exemple de travailler sur le travail, c'est un sujet qui est remonté fortement dans toutes les concertations que nous avons pu avoir", a indiqué la ministre au micro d'Europe 1.
Le chef de l'État, qui a "parfaitement conscience que cette réforme est impopulaire", a donc préféré consacrer l'essentiel de son allocution à l'avenir. Lundi soir, Emmanuel Macron a présenté les trois futurs chantiers du gouvernement. Un premier axe sera en effet dédié à l'emploi tandis que les deux autres seront consacrés à la justice et à l'ordre républicain et au progrès. "Le travail doit encore mieux payer", a-t-il déclaré avant d'annoncer le recrutement de plus de 10.000 magistrats et agents.
Une allocution qui aurait pu ressembler à un discours de campagne. "Il redonne du sens à l'action politique et il réaffirme des priorités sur lesquelles nous travaillons et sur lesquelles nous allons continuer à travailler", a ajouté Agnès Pannier-Runacher. "Les Français attendent des solutions aujourd'hui. Il est important que le président de la République trace la route et formule les priorités sur lesquelles il propose aux syndicats, aux organisations professionnelles et aux élus de travailler", a-t-elle conclu.
Emmanuel Macron s'est donné 100 jours pour lancer un plan d'apaisement et "d'action" d'ici le 14 juillet, après la "colère" suscitée par la réforme des retraites, chargeant Élisabeth Borne de présenter une feuille de route dès la semaine prochaine.