Les étudiants de l'école de l'ancienne députée FN Marion Maréchal ont pris pour parrain un général héros des deux guerres mondiales mais notoirement antisémite, que l'École militaire de Saint-Cyr avait aussi choisi pour une promotion mais que l'armée avait en novembre décidé de débaptiser.
"La flamme de la Résistance ne pouvant s'éteindre, pour l'honneur de ce général et de tous les résistants de 1940, la première promotion de l'Institut de sciences sociales, économiques, et politiques (Issep) a (...) décidé de reprendre (Georges) Loustaunau-Lacau pour parrain", ont écrit les étudiants en magistère 1 de l'Issep dans une tribune publiée jeudi par l'hebdomadaire Valeurs Actuelles.
De nombreux articles anticommunistes, anti-allemands et antisémites. En novembre, l'armée de Terre avait décidé de renommer la promotion 2016-2019 de l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr - qui forme ses futurs officiers supérieurs - baptisée jusqu'ici "général Loustaunau-Lacau", héros des deux guerres mondiales mais notoirement antisémite.
Georges Loustaunau-Lacau, "Saint-cyrien, héros des deux guerres mondiales, résistant, déporté à Mauthausen et député à l'Assemblée nationale dans les années 1950", selon l'armée, avait animé en 1938 une maison d'édition nationaliste, La Spirale, qui a publié deux revues dans lesquelles ont paru de nombreux articles anticommunistes, anti-allemands et antisémites. L'officier a lui-même écrit au moins un article en 1938 dans lequel il met en doute la loyauté des Français juifs, explique l'armée de Terre.
"Une des plus hautes figures de la Résistance française". La décision de l'armée "jette l'opprobre sur une des plus hautes figures de la Résistance française et la condamne à l'oubli", dénoncent les étudiants de l'école fondée cette année à Lyon par la nièce de Marine Le Pen.
"L'acte d'accusation est une lettre à l'authenticité douteuse, exhumée, paraît-il, des archives de l'armée allemande et dont l'exploitation s'est affranchie de tout contexte", estiment-ils, faisant valoir qu'en 1940 d'anciens militaires "intoxiquaient les Allemands" et que le général avait pris, après la guerre, sa "distance" avec "l'antijudaïsme" des années 30.