Le président LR du Sénat Gérard Larcher a rejeté dimanche toute idée d'alliance avec la majorité, estimant que ce serait "disparaître" pour le parti qui élit dimanche son futur président. "S'allier, c'est se diluer. C'est disparaître. C'est ne plus avoir d'identité", a affirmé au Grand Jury LCI-Le Figaro-RTL Gérard Larcher.
"Depuis maintenant 11 ans, nous ne sommes plus au pouvoir"
"Ça va être notre défi, et je n'ai pas dit qu'il était simple", a-t-il ajouté. Selon lui LR doit "dire aux gens qu'on va traiter les sujets qui les inquiètent: souveraineté, identité, équité". Le maire (LR) de La Baule Franck Louvrier a plaidé dans le JDD pour que son parti noue un "contrat de gouvernement" avec Emmanuel Macron, en droite ligne de Nicolas Sarkozy dont il est proche. "Je ne partage pas le choix de Nicolas Sarkozy", a répliqué Gérard Larcher.
L'ancien président de la République "nous a permis de traverser une incroyable crise financière" mais "depuis maintenant 11 ans, nous ne sommes plus au pouvoir. Qu'on se pose des questions sur un certain nombre de sujets, ce n'est pas illégitime", a-t-il affirmé. Alors que Reconquête! fête son premier anniversaire ce dimanche, Gérard Larcher a estimé que son président, Eric Zemmour, "tente de relancer ce mouvement dans la perspective des européennes" mais "je ne partage pas une once de sa démarche".
Des différences sur l'immigration
"On a des différences fondamentales" avec le Rassemblement national, a-t-il aussi assuré, énumérant "la gestion des finances publiques", "la réforme des retraites, l'ouverture par rapport à l'Europe et au monde". Sur l'immigration LR a "des différences parce que l'immigration zéro, ça ne peut pas exister". Mais "je ne suis pas favorable à la régularisation systématique au prétexte de métiers en tension", a-t-il ajouté.
Un projet de loi attendu début 2023 devrait prévoir un titre de séjour spécifique pour les métiers en tension mais, selon Gérard Larcher, il faudrait plutôt "des quotas" en la matière. De son côté Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête!, a estimé sur franceinfo que "l'avenir de la droite ne passera pas par le congrès des Républicains ni même par ce mouvement", "ce qui ne veut pas dire que des personnes issues de ce mouvement ne participeront pas à l'avenir de la droite".
Face au double refus côté LR d'alliances avec la majorité et avec Reconquête!, "le risque c'est l'isolement", a-t-elle estimé.