L’Elysée mesure quotidiennement l’effet Brigitte Macron. On est à environ 200 lettres reçues quotidiennement à son nom. C’est deux fois plus que Carla Bruni-Sarkozy qui était jusqu’ici, d’après les services de la présidence, la première dame la plus sollicitée des derniers quinquennats. Autre indicateur : le dimanche, lorsque le couple Macron sort de sa maison du Bourget il y a toujours une petite foule qui se presse pour les apercevoir et c’est "Brigitte" que les gens appellent, beaucoup plus qu’"Emmanuel" ou "Monsieur le président". À tel point que la première dame s’en amuse : "Vous allez voir, que je vais réhabiliter le prénom Brigitte".
Le modèle de Michèle Obama. Le sujet pour l’Elysée c’est comment utiliser la popularité spectaculaire de Brigitte Macron sans qu’elle ne prenne trop de place sur la photo présidentielle. Emmanuel Macron candidat a assumé, et même mis en scène son couple, Emmanuel Macron président assume une première dame très présente à ses côtés. Le modèle, c’est le couple Obama. Michèle, aussi populaire que son mari, avec une famille très présente comme pour les Macron – souvenez-vous des photos de l'investiture parues dans Match avec les enfants, neveux, nièces et petits enfants de Brigitte Macron courant dans les salons de l'Elysée. Le couple Obama inspire le couple Macron.
Une grande cause à servir. Et le but de la charte qui a été rédigée est de permettre à Brigitte Macron d’avoir un rôle officiel, un rôle codifié qui définit les moyens à sa disposition. Michèle Obama avait choisi la cause de la lutte contre l’obésité : Michèle faisant du sport avec les enfants enrobés, Michèle cultivant des légumes dans les jardins de la présidence. Brigitte Macron doit avoir sa grande cause qui lui permette de cultiver son image à côté de celle de son mari sans intervenir dans la gouvernance, en l'occurrence autour de l’apprentissage de la lecture.
Elle a d’ailleurs rencontré en tête à tête Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education, et la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, pour les rassurer : elle ne leur fera pas d’ombre. Mais elle prendra tout de même une place plus visible, plus identifiée que les premières dames qui l’ont précédées à l’Elysée.