Marine Tondelier a souhaité vendredi que la polémique sur la venue du rappeur Médine aux journées d'été d'EELV au Havre "serve au moins à faire en sorte de faire reculer l'antisémitisme" en France. "Je serai extrêmement attentive à ce que Médine dira le 24 (août) et à ce qu'il dira tous les jours qui suivront", a déclaré la responsable écologiste sur France Inter, à propos de l'"explication de texte" à laquelle le rappeur est invité.
Des voix s'élèvent chez les Verts
Invité aux journées d'été des Verts et de La France insoumise, le rappeur a publié la semaine dernière sur le réseau X un post jugé antisémite à l'encontre de l'essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déporté, traitant celle-ci de "resKHANpée". Il s'est ensuite excusé. Après ce post "sans aucune ambiguïté de nature antisémite", le ministre de l'Industrie Roland Lescure a annulé sa venue aux journées d'été d'EELV.
Plusieurs voix se sont élevées au sein même du camp écologiste, comme celle de Noël Mamère qui a regretté sur France Inter que le parti soit "en train de prêter le flanc à tous ceux qui nous haïssent et qui depuis quelques jours, nous traitent d'islamo-gauchistes". "On n'invite pas quelqu'un qui n'a qu'une audience relative en tant que rappeur, mais qui a par contre une audience disproportionnée en tant que vecteur du confusionnisme politique qui sévit dans la période", a pour sa part estimé l'eurodéputée verte Karima Delli.
"Antisémitisme insidieux"
Rappelant l'existence au sein d'EELV d'un groupe de travail sur l'antisémitisme, Marine Tondelier a estimé qu'"il faut le condamner et le combattre partout et tout le temps". Elle a évoqué un "antisémitisme insidieux", exercé par des personnes "qui ne prennent pas conscience de la portée de leurs propos". "Ça peut être par maladresse, ça peut être par mimétisme, ça peut être par manque de culture sur le sujet, par manque de formation, par bêtise, aussi par ignorance"..., a-t-elle développé, concluant : "pour moi Médine est dans ce cas-là".
Elle a rappelé que le rappeur avait été "capable d'expliquer qu'il ressentait comme rappeur racisé, élevé dans les quartiers populaires du Havre (...) une convergence d'oppressions avec des personnes victimes d'homophobie". "Je veux qu'il soit capable de le dire aussi sur l'antisémitisme et je veux que chacun se rende compte de l'impact que ça aurait s'il était capable de le faire", a-t-elle insisté.