Vaccinale obligatoire des soignants sous peine de sanctions, pass sanitaire obligatoire dans les restaurants, bars, cinémas et les événements culturels de plus de 50 personnes, tests PCR payant à l'automne… Emmanuel Macron a annoncé, lundi, plusieurs mesures fortes destinées à endiguer une quatrième vague de Covid-19 de plus en plus inéluctable en raison de la propagation du variant Delta.
L'allocution du Président a également été l'occasion d'évoquer la réforme des retraites, sur laquelle planche de nouveau l'exécutif. Le chef de l'État a déclaré que celle-ci sera "engagée des que les conditions sanitaires seront réunies". Retrouvez l'ensemble de ses déclarations à ce sujet dans cet article.
Les principales informations à retenir
- Les soignants ont jusqu'au 15 septembre pour se faire vacciner, sous peine de sanctions
- L'état d'urgence sanitaire déclaré en Martinique et à La Réunion
- Les tests PCR seront payants à partir de l'automne, sauf prescription médicale
- La France imposera en août le pass sanitaire pour les restaurants et certains transports…
- ...et pour les "lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes
- La réforme des retraites sera "engagée dès que les conditions sanitaires seront réunies"
Vaccination obligatoire pour les soignants
"C'est une nouvelle course de vitesse qui est engagée", a lancé Emmanuel Macron, évoquant "un été de mobilisation pour la vaccination". Estimant indispensable de "vacciner un maximum de personnes, partout et à tout moment", le président de la République a annoncé que la vaccination sera désormais obligatoire "dans un premier temps, pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation de handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile".
"Je sais que vous êtes prêts à cet engagement", a affirmé le chef de l'État. Ce dernier a précisé que les personnes concernées devront se faire vacciner avant le 15 septembre prochain. "À partir du 15 septembre, des contrôles seront opérées, et des sanctions seront prises."
Par ailleurs, a-t-il ajouté, la question de la vaccination obligatoire pour tous pourrait se poser à terme. "En fonction de l’évolution de la situation, nous devrons sans doute nous poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français, mais je fais le choix de la confiance et j’appelle solennellement tous nos concitoyens non vaccinés à aller se faire vacciner dès aujourd’hui au plus vite", a déclaré Emmanuel Macron. "Neuf millions de doses vous attendent dès aujourd’hui qui n’ont pas encore été injectées, et nos commandes continuent d’arriver. Que ce soit donc près de chez vous, sur votre lieu de vacances, avec ou sans rendez-vous, faites-vous vacciner !"
Adresse aux Français.https://t.co/7eIHBFw8ws
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 12, 2021
Des campagnes de vaccination dans les établissements scolaires
Emmanuel Macron a également annoncé que "des campagnes de vaccination" contre le Covid-19 seront organisées "dès la rentrée" pour collégiens, lycéens et étudiants.
"Pour les collégiens, les lycéens, les étudiants, des campagnes de vaccination spécifiques seront déployées dans les établissements scolaires dès la rentrée", a déclaré le président dans son allocution télévisée, alors que la vaccination est déjà ouverte à tous les enfants de 12 ans et plus depuis mi-juin, et qu'il s'agit d'accélérer.
Une campagne de rappel dès septembre
Pour éviter une baisse du taux d’anticorps chez certains, une campagne de rappel des personnes vaccinées les premières, en janvier et février, démarrera à partir de "début septembre", a annoncé Emmanuel Macron lors de son allocution. "Les rendez-vous pourront être pris dès les premiers jours de septembre", a-t-il ajouté.
État d'urgence sanitaire et couvre-feu en Martinique et à La Réunion
L'état d'urgence sanitaire va être déclaré mardi en Martinique et à La Réunion, a également annoncé le chef de l'État. Un couvre-feu y sera instauré en raison de la circulation accrue du Covid-19. Le chef de l'État a justifié cette décision, qui sera entérinée en Conseil des ministres, par le "niveau de vaccination insuffisant" et par la "forte pression" hospitalière dans ces deux territoires, lors d'une allocution télévisée.
Fin de la gratuité des tests PCR à l'automne
"A partir de cet automne, les fameux tests PCR seront rendus payants, sauf prescription médicale", a annoncé Emmanuel Macron, expliquant cette décision par la volonté d'encourager à la vaccination plutôt qu'à la multiplication des tests. La date précise de la mise en place de cette mesure n’a cependant pas été communiquée.
Parce que tous les vaccins disponibles en France nous protègent solidement contre le variant Delta. Parce qu’ils divisent par 12 son pouvoir de contamination. Parce qu’ils évitent 95% des formes graves. https://t.co/ynFkwqSsNE
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 12, 2021
Le pass sanitaire étendu
Alors qu'il n'était aujourd'hui obligatoire que pour les discothèques et les événements rassemblant plus de 1.000 personnes, le pass sanitaire sera étendu, dès le 21 juillet, aux "lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes, mais aussi pour les restaurants et certains moyens de transport, en août. "Concrètement, pour tous nos compatriotes de plus de 12 ans, il faudra pour accéder à un spectacle, un parc d’attractions, un concert ou un festival avoir été vacciné ou présenter un test négatif récent", a précisé le président.
"À partir du début du mois d’août, et cela parce qu’il nous faut faire d’abord voter un texte de loi promulguée, le pass sanitaire s’appliquera dans les cafés, les restaurants, les centres commerciaux ainsi que dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les établissements médico-sociaux, mais aussi dans les avions, trains et cars pour les longs trajets. Là encore, seuls les vaccinés et les personnes testées négatives pourront accéder à ces lieux, qu’ils soient d’ailleurs clients, usagers ou salariés."
Le chef de l'État a précisé que de nouvelles extensions à d'autres activités pourraient être encore évoquées en fonction de l'évolution de la situation sanitaire.
"Pour pouvoir faire tout cela, je convoquerai le Parlement en session extraordinaire à partir du 21 juillet pour l’examen d’un projet de loi qui déclinera ces décisions", a-t-il ajouté. "Vous l’avez compris, la vaccination n’est pas tout de suite obligatoire pour tout le monde, mais nous allons étendre au maximum le pass sanitaire pour pousser le maximum d’entre vous à aller vous faire vacciner."
Un plan "revenu d'engagement" pour les jeunes
Particulièrement touchés par la crise sanitaire, les jeunes sans emploi ou formation pourront bénéficier d'un "revenu d'engagement", selon Emmanuel Macron, qui le présentera en septembre.
"Pour amplifier cette dynamique (de l'apprentissage), je présenterai à la rentrée le revenu d'engagement pour les jeunes, qui concernera les jeunes sans emploi ou formation, et sera fondé sur une logique de devoirs et de droits", a-t-il déclaré dans son allocution télévisée.
La réforme des retraites engagée "dès les conditions sanitaires réunies"
De nouveau parmi les priorités de l'exécutif, la réforme des retraites, mise en suspens durant la crise du coronavirus, sera "engagée dès que les conditions sanitaires seront réunies", a indiqué Emmanuel Macron. "J’ai toujours tenu un langage de vérité. Oui, notre système est injuste. Avec 42 régimes différents, il entretient des inégalités majeures et il faudra aller vers plus de simplicité pour plus de justice. Et donc, les régimes spéciaux devront être supprimés pour les nouveaux employés dans ces secteurs", a-t-il développé. Retrouvez l'ensemble de ses déclarations sur le sujt dans cet article.
La réforme de l'assurance-chômage "pleinement mise en œuvre" le 1er octobre, confirme Macron
Concernant cette autre réforme contestée qu'est celle de l'assurance-chômage, dont certaines dispositions ont été suspendues par le Conseil d'État, Emmanuel Macron a affirmé qu'elle serait "pleinement mise en œuvre dès le 1er octobre". Cette entrée en vigueur correspond à une "volonté simple", a-t-il résumé : "On doit toujours bien mieux gagner sa vie en travaillant qu'en restant chez soi, ce qui n'est actuellement pas toujours le cas".