Manuel Valls, battu dimanche au second tour de la primaire socialiste, a enjoint ses soutiens réunis à Paris à rester "ensemble" et à ne pas aller "ailleurs", dans un appel transparent à rester au Parti socialiste et à ne pas rejoindre Emmanuel Macron.
"Je vous en conjure". "À la place qui est la mienne et conscient du recul que je dois prendre, je vous en conjure : il faut rester ensemble", a dit l'ancien Premier ministre devant environ 250 proches réunis à huis clos à la Maison de la Chimie, à Paris. "Vous ne serez pas forcément bien accueillis ailleurs surtout si vous êtes divisés", a-t-il plaidé, selon des propos rapportés par des participants. Cet appel de l'ex-chef du gouvernement apparaîtra bienvenu à l'état-major socialiste qui bataille pour éviter un exode vers Emmanuel Macron, après la victoire de l'aile gauche et de Benoît Hamon à la primaire.
"Aucun regret" sur la primaire. Devant ses troupes, Manuel Valls est revenu sur sa défaite, assurant n'avoir "aucun regret" mais déplorant le manque de soutien du reste de l'exécutif et de "ceux qui étaient en situation de le faire" pour défendre le bilan du quinquennat. "L'action du quinquennat a été abîmée par un débat au cœur de la famille socialiste, et à la fin ça pèse lourd dans l'opinion. Au final j'ai été le seul à assumer notre action", a-t-il lâché, toujours selon des propos rapportés. "Je n'ai aucun regret. Il fallait mener cette bataille. Je n'aurais pas pu être spectateur de ce débat", a-t-il dit à ceux qui jugent aujourd'hui qu'il aurait mieux fait de ne pas se présenter.
"Je vais prendre du recul". "Nous sommes dans un moment où on veut sortir les sortants", a-t-il poursuivi, se disant "très inquiet" de la situation politique française, avec "un président de la République qui ne se représente pas, un Premier ministre battu, et un candidat de droite brillamment élu qui est aujourd'hui en grande difficulté". "Une défaite, un échec ça peut rendre fort. Eh bien c'est le cas, ça me rend plus fort. Je vais prendre du recul, un recul nécessaire, mais je ne laisserai pas faire n'importe quoi !", a conclu le député de l'Essonne, excluant ainsi un retrait de la vie politique.