Manuel Valls a confirmé mardi à l'Assemblée que le gouvernement proposerait au Parlement une nouvelle prolongation de l'état d'urgence en France, au-delà de son terme actuel en janvier, comme il l'avait laissé entendre à la BBC dimanche.
Dans la perspective de l'élection présidentielle. "La France doit aussi être lucide sur la menace. C'est pour cela en effet que nous proposerons au Parlement de prolonger l'état d'urgence", a déclaré le chef du gouvernement, lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale, invoquant notamment les élections en 2017.
Cinquième prolongation. Il s'agira de la cinquième prolongation de ce régime prévu par la Constitution, qui permet notamment des assignations à résidence et élargit les possibilités de perquisitions. L'exécutif a pris cette décision "parce qu'il y a notre engagement en Irak et en Syrie. Parce qu'il y a ce niveau de menace. Parce que nous rentrons aussi dans une phase électorale et que la démocratie est très directement visée par les terroristes", a justifié le Premier ministre.
"Tous les jours, des réseaux djihadistes sont démantelés". "Tous les jours, toutes les semaines, des réseaux djihadistes sont démantelés, des personnes sont interpellées, des attentats sont régulièrement évités", a encore souligné Manuel Valls.
Pour quelle durée ? Le Premier ministre, qui avait déjà dit à la BBC que l'état d'urgence serait "sans doute" prolongé "de quelques mois", n'a pas précisé la durée envisagée de cette prolongation. Mais les règles régissant l'état d'urgence prévoient de toutes façons que "la loi portant prorogation de l'état d'urgence est caduque à l'issue d'un délai de quinze jours francs suivant la date de démission du gouvernement ou de dissolution de l'Assemblée nationale", ce qui arrivera de fait avec les échéances électorales.
Déjà prolongé fin juillet. L'état d'urgence instauré en France après les attaques du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis, a été prolongé de six mois fin juillet.