"Vous pensez que ça me fait plaisir d’avoir recours à cette arme constitutionnelle ?" a interrogé Manuel Valls, mardi, sur TF1. Invité du JT de 20h, le Premier ministre a justifié son utilisation du 49.3 pour faire adopter la loi Travail. "Ça me fait mal au cœur", a-t-il assuré. "Mais je le fais parce que je pense que ce texte est utile."
"Une minorité de blocage". "Il y avait un problème de majorité parce que les contraires se rencontraient", a argué Manuel Valls sur TF1, faisant référence aux députés de droite et aux "frondeurs" de gauche. "Les conservateurs se retrouvent pour empêcher cette réforme", a estimé le Premier ministre, jugeant que l'Assemblée s'était transformée en "tranchée". "Il était impossible de débattre car il y avait une minorité de blocage qui ne permettait pas d’avancer dans le texte", a-t-il expliqué.
"Le pouvoir réformé". Interrogé sur le vote de la motion de censure, Manuel Valls a assuré "ne pas craindre" que son gouvernement puisse être renversé. "Ce qui compte pour moi, ce n’est pas l’arithmétique mais le pouvoir réformé", a estimé le Premier Ministre. "A chacun de prendre ses responsabilités. S'il y a des députés de gauche qui veulent voter la motion de censure de la droite, ils n'ont qu'à le faire", a-t-il poursuivi.
Mardi après-midi, un Conseil des ministres extraordinaire a autorisé Manuel Valls à recourir à cet article de la constitution après des débats houleux à l’Assemblée, lundi. Le Premier ministre l’a dégainé quelques heures plus tard. Une motion de censure contre le gouvernement a ensuite été déposée par les députés LR et UDI. Elle sera examinée jeudi.