Va-t-on une nouvelle fois vers une série de 49.3 ? De nombreux textes très attendus feront leur entrée dans les débats parlementaires à la rentrée, comme le projet de loi Immigration mais aussi la loi de programmation des finances publiques, essentielle pour recevoir les milliards promis à la France dans le plan de relance de l'Union européenne. Mais sans consensus, difficile de tenir l'agenda imaginé par Emmanuel Macron. "Pour qu'il y ait du consensus, il faut de la confiance", rappelle Patrick Kanner, sénateur PS du Nord et président du groupe socialiste au Sénat, invité d'Europe 1 Matin ce jeudi.
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Trouver des points d'accords
Peu convaincu par l'entretien donné par le chef de l'État au journal Le Point, le sénateur regrette les méthodes employées par Emmanuel Macron : c'est une "démarche très personnelle, très centralisée, très descendante. Finalement, on retrouve le modèle Jupitérien du président de la République et j'entends cette invitation à faire venir les chefs de parti", analyse-t-il, précisant qu'en tant que président de groupe parlementaire, il n'a rencontré Emmanuel Macron qu'une seule fois en six ans.
Un dialogue impossible ? Si le gouvernement et les partis d'opposition ne trouvent pas de points d'accords, la menace de nouvelles utilisations du 49.3 pointe déjà le bout de son nez, au regret des chefs de groupes parlementaires. "Pour les référendums je dis 'Chiche !', on verra bien qu'elle sera la réaction des Français. Mais utiliser dix fois le 49.3 pour le budget 2023, et peut-être la même chose pour 2024. On annonce aussi un 49.3 pour la loi de programmation des finances publiques, un 49.3 sur l'Immigration. Bon, finalement, ça devient un État autoritaire devant utiliser à tout bout de champ le 49.3", déplore Patrick Kanner.
"C'est nier finalement le Parlement et à un moment donné, ça ne pourra pas tenir", conclut le sénateur. Et en réponse à un ou plusieurs 49.3, il n'est pas interdit que des groupes parlementaires lancent une motion de censure, comme ce fut le cas lors des débats sur la réforme des retraites.