Son annonce était attendue. Vincent Peillon a confirmé dimanche soir sa candidature à la primaire de la gauche de la gauche où il défiera ses anciens collègues du gouvernement, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.
Défenseur du quinquennat Hollande. Retiré de la scène politique hexagonale, Vincent Peillon, eurodéputé de 56 ans, se consacrait depuis deux ans et demi, en Suisse, à ses cours à l'université de Neuchâtel et à l'écriture de romans - son deuxième sortira en février. Mais la décision de François Hollande de ne pas se représenter, inédite dans l'histoire de la Ve République, l'a poussé à franchir le pas. "Je n'avais pas prévu d'être (candidat) car je considérais que le président de la République devait porter les couleurs de ce bilan et de ce nouveau projet, j'ai pris (la décision) le soir où il a fait son annonce" a-t-il affirmé.
"Les jugements sur sa personne et son action sont injustes (...) Très vite, les Français vont apprécier et sa personne et son bilan", a-t-il pronostiqué, tout en reconnaissant "erreurs" et "difficultés", par exemple une "majorité trop étroite". "J'en parlerai".
"Je veux être le candidat du rassemblement". Vincent Peillon s'est posé en "candidat d'une éthique politique", déterminé à "rassembler" la gauche pour gagner la présidentielle face à l'extrême droite de Marine Le Pen et la droite de François Fillon. "La primaire est une machine à fabriquer de l'unité. (...) Je veux être le candidat du rassemblement", a-t-il souligné, jugeant que Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, avec qui "bien entendu" il pourrait travailler, étaient des personnes "de valeur". L'ancien ministre de l'Éducation nationale a toutefois critiqué Emmanuel Macron mais aussi Manuel Valls, sur leurs attaques sur les 35 heures qu'ils ont finalement "gardées".
Vincent Peillon a ainsi donné quelques coups de griffes à ses adversaires, assurant être "parti du gouvernement avant ceux qui peut-être n'ont pas l'air de vouloir souffrir de leur propre bilan."
Une décision prise "dans la solitude de sa conscience". Soutenu par plusieurs députés - Patrick Mennucci, Eduardo Rihan Cypel, ou encore Patrick Bloche -, Vincent Peillon aurait le mérite, selon ses proches, d'être au "point d'équilibre" de la gauche. Selon plusieurs élus socialistes, sa candidature de aurait été encouragée par "des proches de Stéphane Le Foll", lui aussi un fidèle du chef de l'État. D'autres y voient la main du commissaire européen Pierre Moscovici, ou encore de Martine Aubry, qui a fermement démenti. L'entourage d'Anne Hidalgo a de son côté, fait savoir que la maire de Paris, sans avoir suscité cette candidature, la regardait "d'un bon œil". Vincent Peillon a balayé cela d'un revers de main sur France 2, assurant avoir pris sa décision "dans la solitude de sa conscience".