Opération riposte. Emmanuel Macron a réuni les journalistes français avant de décoller pour la Nouvelle-Calédonie, avec pour objectif de taper sur les casseurs du 1er-Mai, mais surtout s'attaquer aux "pyromanes indignés". Le chef de l'État a en effet été très critiqué par l'opposition, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Laurent Wauquiez, pour son absence alors que de violents incidents ont éclaté lors de la manifestation parisienne de la Fête du travail.
"Un discours d'agitation". Dans son viseur, essentiellement, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Le chef de l'État ne le cite jamais mais ne cesse de l'accabler. "Beaucoup de dirigeants politiques jouent aux pyromanes en permanence. Ce n'est pas bon d'avoir ainsi constamment un discours d'agitation", a expliqué Emmanuel Macron à la presse française. "Ils veulent rejouer dans la rue le jeu démocratique. Au fond, ils n'aiment la démocratie que quand ils gagnent", a-t-il fait valoir, en référence à l'élection présidentielle l'an dernier, où le candidat de LFI n'est pas parvenu à accéder au second tour.
"Ne pas travestir la réalité". "Et puis, ils disent que ce sont des casseurs d'extrême-droite… Non. Il ne faut pas travestir la réalité", a insisté Emmanuel Macron, pourfendant l'argumentaire un temps avancé du même Mélenchon. "Apparemment, c'est pas le cas", avait rectifié l'intéressé mercredi. Mais alors, l'État a-t-il fait preuve de laxisme, comme l'accuse l'extrême-droite ? "Non, les casseurs se sont organisés très rapidement", a justifié le président de la République face aux journalistes. Et d'ajouter, droit dans ses bottes : "On a respecté l'État de droit. Que m'auriez-vous dit s'il y avait eu des blessés ?"
"La banalisation d'un discours de haine". La prochaine manifestation prévue samedi à Paris est précisément intitulée "la fête à Macron". L'idée a été lancée le 4 avril par François Ruffin, député de La France insoumise, et d'autres anciens participants au mouvement "Nuit debout". "Les dispositions sont prises pour samedi", a précisé Emmanuel Macron qui a jugé qu'il "y a un droit de manifester", mais que les violences avaient été générées par "des professionnels" en regrettant la "banalisation d'un discours de haine qu'on a collectivement accepté".
"Respecter les oppositions". Le chef de l'État a enfin pris un peu de recul face à la grogne sociale. "Ni le gouvernement, ni le président ne sont là pour être des scrutateurs de la météorologie sociale. Je ne céderai rien à la confusion des luttes. On avance en respectant les oppositions", a-t-il soutenu, semblant très à l'aise et sûr de lui.