Routes barrées, bâtiments incendiés, affrontements entre manifestants et forces de l'ordre... la Guadeloupe a connu de nouvelles tensions cette nuit, malgré l'instauration hier d'un couvre-feu de 18 heures à cinq heures du matin, par le préfet du département. Sur l'île, de nombreux habitants ont répondu à l'appel à la grève générale illimitée lancé le 15 novembre dernier, pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinal des soignants.
Interrogé sur la situation, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dénonce "une situation intolérable et inacceptable" au micro du Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos. "Il y a une petite minorité qui a tenté de convaincre les habitants et les soignants guadeloupéens, de ne pas se faire vacciner. (...) Maintenant, cette minorité se radicalise et intimide par la violence", assure-t-il, avant d'ajouter : "Vous avez aujourd'hui des situations inacceptables sur l'île où des soignants sont menacés, leurs voitures sont dégradées. Vous avez aussi des ambulances qui transportent des patients qui doivent être dialysés trois fois par semaine, qui sont bloquées par les barrages routiers", s'insurge le porte-parole du gouvernement.
"Fermeté" du gouvernement
Face à l'urgence de la situation, le gouvernement a annoncé envoyer 200 policiers et gendarmes supplémentaires en Guadeloupe, ainsi que l'envoi d'une cinquantaine d'agents du GIGN et du Raid pour lutter contre les émeutes. "On ne peut pas accepter une telle situation sur le territoire national. Donc oui, la réponse (NDLR : à cette crise), c'est d'abord la fermeté", a assuré Gabriel Attal.
Près de 2.250 effectifs sont désormais à la disposition du préfet du département. Mais "il faut poursuivre le dialogue, notamment avec les élus locaux", a souligné le porte-parole du gouvernement sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe1/Cnews/Les Echos. Le Premier ministre Jean Castex, accompagné d'une partie du gouvernement, recevra demain les élus guadeloupéens pour échanger avec eux sur la situation dans le département, et "aller vers l'apaisement," espère Gabriel Attal.
38 nouvelles interpellations
La nuit de samedi à dimanche agitée en Guadeloupe a abouti à l'interpellation de 38 personnes, "la plupart en flagrant délit de pillage" de magasins ou de restaurants selon une source policière. Un effectif d'environ 200 personnes était réparti dans la zone centrale de l'île, pour affronter les barrages enflammés "très nombreux" toute la nuit, mais aussi des guet-apens. Deux policiers ont été blessés.