Le gouvernement "réfléchit" à comment "s'adapter" aux "nouveaux usages" des "casseurs" lors des manifestations, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, après que le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a annoncé un travail sur le sujet avec son homologue de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Une nouvelle loi ?
"Il y a une double obligation. L'obligation de garantir la sécurité de celles et ceux qui manifestent. Et l'obligation de faire en sorte que ceux qui sont là pour tuer, pour casser, soient mis hors d'état de nuire et qu'ils ne puissent pas participer à ces événements", a expliqué Olivier Véran lors du compte-rendu du Conseil des ministres.
"Est-ce que l'arsenal législatif, est-ce que la loi aujourd'hui permet de le faire ? Je rappelle qu'en 2019, on a adopté un texte important qui a permis d'avoir des améliorations" mais "on n'était pas allé complètement au bout", a-t-il poursuivi, évoquant la loi adoptée sur fond de crise des gilets jaunes et dont le Conseil constitutionnel avait cependant censuré certaines mesures, dont la possibilité pour les préfets de prononcer des interdictions administratives de manifester.
"Pas de réponse à ce stade" sur la nécessité d'une nouvelle loi, pour le porte-parole du gouvernement. Mais "en tous cas, on y réfléchit", avait déclaré, dans la matinée sur RTL, Éric Dupond-Moretti, précisant qu'il rencontrerait Gérald Darmanin vendredi pour "travailler ensemble" sur ce sujet.
Appel "à la modération"
Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a fait "le distinguo entre ceux qui ont manifesté, encore une fois librement, et ceux qui sont venus pour casser, pour tuer. Il a rappelé son soutien aux forces de sécurité intérieure très mobilisées" et "parfois même ostracisés par une partie de la classe politique", "du côté de l'extrême-gauche", a également déclaré Olivier Véran.
"Si la justice est saisie, systématiquement, c'est qu'on est dans une démocratie qui fonctionne. Et s'il y a des gens qui sont remis en liberté, c'est qu'on est dans une démocratie qui fonctionne", a-t-il par ailleurs répondu, interrogé sur les "atteintes aux droits fondamentaux" dénoncés par la Contrôleuse générale de privation de liberté, Dominique Simonnot, pour des personnes interpellés à Paris dans des manifestations contre la réforme des retraites.
"J'invite chacune et chacun à la modération face à l'exceptionnel violence à laquelle on a pu assister", a-t-il ajouté.