Voter Juppé ? Au Modem, ça ne coule pas forcément de source

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François Bayrou a appelé ses troupes à voter Alain Juppé lors de la primaire Les Républicains. Mais lui n'ira pas voter. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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François Coulon , modifié à
A l’université de rentrée du Modem, en Bretagne, l’appel de François Bayrou à soutenir Alain Juppé à la primaire Les Républicains est plutôt fraichement accueilli. 
REPORTAGE

François Bayrou n’en fait pas secret. Pour la primaire Les Républicains, son coeur balance ouvertement pour Alain Juppé. Le président du Modem, qui tient son université de rentrée depuis vendredi et jusqu’à dimanche à Guidel, dans le Morbihan, a même appelé à plusieurs reprises ses militants à voter pour le maire de Bordeaux. Alors même qu’il a affirmé qu’en cas de victoire de l’ancien Premier ministre, il ne concourrait pas à l’élection présidentielle en 2017. Du coup, chez les militants du Mouvement démocrate, la consigne de vote n’est pas du goût de tout le monde.

"Il faut savoir d’où ce monsieur-là vient". Certains vont la respecter, mais pas vraiment de gaieté de cœur. "Je voterai Bayrou, euh enfin Juppé", glisse à Europe 1 ce militant, auteur d’un lapsus révélateur. "Le Juppé que moi j’ai connu, c’était un Juppé qui était RPR. Il faut savoir d’où ce monsieur-là vient", rappelle-t-il. "Ça ne m’amuse pas du tout, mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse d’autre ? Ça ne me coûte pas, mais ça m’énerve vraiment", peste-t-il.   

D’autres ont plus d’état d’âmes. "Le président demande qu’on vote Alain Juppé, mais je suis avec François Bayrou donc il y a peut-être une incohérence", juge Faria, qui vient de Villepinte, en région parisienne. "Et moi je veux être cohérente, donc je voterai peut-être blanc", annonce-telle.

"Ce n’est pas mon élection". Alain, lui, est plus catégorique : il ne respectera tout simplement pas la consigne de son leader. "Je ne voterai pas. C’est une élection pour Les Républicains, point ! Je ne me sens pas du tout concerné par ça. Ce n’est pas mon élection. J’ai une couleur de maillot, je ne vais pas voter pour une autre couleur. On ne travaille pas pour la concurrence", explique-t-il. Sans cacher que si c’est Nicolas Sarkozy qui l’emportait, il s’en mordrait les doigts. Ah ça oui, complètement !", rigole-t-il.

Quant à l’estimation des militants qui partagent son point de vue ? "Moitié-moitié, à peu près".  Reste une question : les militants Modem se déplaceront-ils en masse pour voter ? Réponse le 27 novembre prochain.